«Dans le foot, rien n’arrive par hasard. Pour réussir, il faut de la continuité»
T1 de Tubize entre octobre 2014 et juin 2016, Colbert Marlot est celui qui a tenu le plus longtemps et le mieux réussi à la tête de l’équipe depuis que Sportizen est à la tête du club.
Publié le 17-04-2018 à 06h00
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Colbert Marlot, à moins d’une relégation administrative du Lierse, Tubize va descendre en D1 amateurs. Qu’est-ce que ça vous inspire?
De la tristesse pour des gars comme Michel Lekime, Théo Buelinckx, Thierry Berghmans, Lolo Delgoffe, Josselin Croisé… Et j’en oublie sûrement. Je suis déçu pour eux car je garde un bon souvenir de mon passage là-bas. Contractuellement, le club m’avait respecté malgré le fait que j’ai décidé de partir pour un différend sportif.
Ce différend, c’est ce stage en Corée en juin 2016 dont vous n’étiez pas partisan, c’est ça?
Je n’étais pas contre le principe. Je peux comprendre qu’il y ait des impératifs d’ordre financier mais la priorité, dans le travail d’un club, devrait rester le sportif, non? Là, tout était une question de timing. À ces dates-là, ce stage ne tombait pas bien dans l’optique de la préparation d’une saison où on me donnait des objectifs élevés. C’était incohérent et en plus, on m’a imposé les dates, les conditions, etc. sans que je n’ai rien à dire… Dans le foot, en faisant les choses bien, tu n’es déjà pas sûr de réussir. Alors si en plus tu le fais de manière incohérente, le risque d’échec augmente. C’est pourquoi j’ai décidé de partir.
Vous sortiez pourtant d’une saison de qualité…
Je suis quelqu’un de très humble mais, effectivement, je pense que cette année-là, on avait entamé quelque chose de fort. Staff, joueurs, on était ensemble et on avait créé une dynamique. Mais réussir ne se fait pas du jour au lendemain. Il n’y a pas de secret: cela demande de la cohérence, du temps, de la continuité…
Une continuité qu’on n’a jamais vu dans la politique sportive du club (nombreux transferts, difficulté à garder des joueurs importants, etc.)…
Je ne juge pas ce qui s’est fait quand je n’étais pas là. Ce que je sais, c’est que quand j’y étais, je voulais que les choix sportifs se fassent collégialement, avec Josselin Croisé et Philippe Thys. Je voulais participer aux négociations, rencontrer les mecs qui allaient jouer dans mon équipe afin d’être sûrs qu’ils cadrent avec le projet. Pour moi, la réussite d’un club débute par un recrutement cohérent, concerté et réfléchi. C’est là qu’il ne faut pas se planter. À l’époque, on était sur la bonne voie. Malheureusement, derrière, est arrivé ce qui est arrivé. Et je constate, depuis que je suis parti, qu’il y a eu quatre coaches en l’espace de deux ans. Comment construire quelque chose comme ça? Dans le foot, rien n’arrive par hasard…
Vous avez des regrets sur la saison 2015-2016? Vous avez quand même lutté pour le titre…
J’ai un regret. J’aurais dû accepter qu’on se fasse aider pour mieux gérer cette situation inattendue qui était de lutter pour le titre. Dans la gestion mentale, il y avait quelque chose à faire. J’assume la responsabilité de ça.
Et vous. Après Tubize, vous êtes passés par Sedan (D3 France) mais êtes libres. Des pistes?
Sedan, c’est une erreur. J’ai 55 ans, je suis disponible et j’ai toujours faim de foot. Que ce soit pour bosser en France ou chez vous, en Belgique. Car j’y ai passé d’excellents moments!