Friture sur la ligne entre la Ville et Infrabel
La situation ne s’améliore pas entre les autorités communales et Infrabel à propos de la fermeture de plusieurs passages à niveau de Saintes.
Publié le 14-03-2018 à 06h00
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Le conseil communal de Tubize a une nouvelle fois été animé, lundi soir, mais non pas entre opposition et majorité mais bien entre le conseil tout entier… et Infrabel.
Pour rappel, le gestionnaire de l’infrastructure des chemins de fer en Belgique entend fermer plusieurs passages à niveau situés à Saintes et plus précisément ceux des rues Julien Marsille, Quehain et du Gros Chêne.
Lundi, un point à l'ordre du jour avait trait à la demande de permis déposée par Infrabel pour commencer les travaux en vue de la réalisation d'une zone de demi-tour dans le fond de la rue du Gros Chêne. L'occasion pour les édiles de faire le point sur cette situation qui semble complètement bloquée. «Au-delà de la fermeture des passages à niveau, ils veulent aussi fermer des chemins et ça, on n'est pas d'accord, lance Michel Januth, bourgmestre. De plus, contrairement à ce qui a été dit ou écrit, jamais le collège ne s'est prononcé de manière favorable à la fermeture de ces passages à niveau à Saintes.»
Il faut dire que depuis le début, il y a de la friture sur la ligne entre la Ville et Infrabel. «Les premiers contacts ont été noués le 12 novembre 2015 avec un ingénieur et depuis, nous avons essayé, en vain, de discuter avec le CEO d'Infrabel pour lui expliquer notre position. Jamais il n'a répondu à nos courriers et quand nous avons eu des réunions avec les ingénieurs, on a assisté à des situations ubuesques…»
Pour Michel Januth, la manière d'agir d'Infrabel démontre un manque de respect envers les Tubiziens. «On ne peut pas accepter cela et c'est inadmissible de travailler de cette manière.»
La demande de permis introduite par Infrabel a été refusée en bloc par le conseil communal. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle restera lettre morte.
«En théorie, pour fermer une voirie, il faut l'accord de la Commune, indique Michel Picalausa, échevin des Travaux. Mais dans le cadre d'Infrabel, ce n'est pas le cas. En effet, la Cour de cassation a confirmé que le croisement fait aussi partie d'Infrabel et que dès lors, Infrabel a le droit, sans prévenir et sans proposer d'alternative, de fermer ces passages à niveau. Notre seule arme, c'est de refuser ces demandes de permis en espérant que derrière, ils ne soient pas accordés par la Région wallonne. Si tel devait être le cas, nous n'aurions plus droit à aucune compensation.»
Plus que jamais, la situation semble complètement bloquée et devrait prochainement prendre une tournure juridique car la Ville de Tubize a pris un avocat afin de faire valoir ses droits et ceux de ses habitants. «Il existe d'autres solutions que des fermetures complètes et il faut aussi se poser la question des délais d'intervention des services de secours qui devraient faire un détour énorme pour rejoindre la rue Quehain, par exemple», conclut Michel Januth.