Claude Mathieu, retraité du bitume devenu signaleur
La mission est ingrate mais indispensable pour permettre aux runneurs de prendre part aux joggings. Voilà 10 ans que Claude Mathieu aide son club.
Publié le 15-03-2023 à 06h00
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Le signaleur… Sans conteste l’élément le plus important d’une organisation. Sans lui, les coureurs n’auraient pas de jogging. Il est indispensable et pourtant, son rôle est tellement ingrat. C’est que, sur ses épaules pèse une énorme responsabilité. Beaucoup l’oublient…
Habitant Ophain, Claude Mathieu était à l’œuvre ce samedi lors des Crêtes Brainoises. Amoureux de jogging, retraité du bitume, il est signaleur depuis 10 ans pour l’USBW. "Le gros problème du signaleur ? Le manque de civilité des gens. Il suffit de regarder le bord des routes ! On ne demande pas d’être signaleur. On est sollicité ! Les cadres de l’organisation font appel aux membres pour cette mission. Moi, je suis ex-coureur. Mes filles font de l’athlétisme. Je connais donc les besoins et le milieu. J’accepte la demande et au final, j’aime bien cela."
Pour Claude, être présent sur les courses, cela lui rappelle plein de souvenirs. "C’est un moment nostalgique, c’est donc normal de rendre ce petit service qui ne dure finalement que maximum deux bonnes heures. Samedi, en plus, on a droit à un beau temps même s’il fait un peu froid. Je n’ai donc pas à me plaindre, contrairement aux baliseurs qui ont passé trois jours dans la pluie et le vent. Mon épouse Marie-Paule le fait aussi. C’est donc naturellement que nous faisons cela. La seule chose qui démotive, c’est la météo mais si on s’engage, on le fait ! C’est la moindre des choses. Parfois il pleut, il a déjà neigé aux Crêtes, on est aussi à un poste balayé par les vents, c’est vrai que c’est dur parfois mais comme pour tout, après, on en garde de beaux souvenirs. C’est comme le service miliaire…"
Claude, en tant que signaleur, a conscience de la responsabilité du rôle qui est le sien. "D’une part, la protection des coureurs, de l’autre, celle de l’événement. Je suis donc engagé et prends la responsabilité. Il ne faut pas le prendre à la légère… La difficulté ? Une année, un gars est arrivé à mon carrefour en râlant, avec une grosse voiture et un gosse à ses côtés. Il a fait… trois fois le tour du rond-point comme un fou alors que les joggeurs courraient. Voilà le type de situation auxquelles on peut être confrontés mais sinon, généralement, cela se passe bien. Tout est question de voir comment on leur parle. Un bonjour, je vais vous expliquer… Un bon dialogue, et tout se déroule bien. Une explication et les gens sont compréhensifs."
"Un petit mot, on encourage, cela plaît"
Les échanges avec les joggeurs sont également un moment apprécié. "Un petit mot, on encourage, cela plaît. Surtout avec la fin du peloton où ils ont un peu plus de mal. Et quand je vois sur l’équipement qu’ils sont flamands, je dis un petit mot en néerlandais, cela ne coûte rien et c’est apprécié. Parfois, j’avoue aussi avoir pitié de l’état de fatigue de certains. Il m’est déjà arrivé de suggérer à des coureurs d’arrêter pour leur santé."
À Lillois, les signaleurs reçoivent un ticket boisson. "J’adore repasser après la course, pour parler et rigoler ensuite autour d’un verre avec les joggeurs."