Un lièvre électronique lumineux : une première européenne en salle au Blocry à Louvain-la-Neuve
La technologie Wavelight a été installée dans le hall d’athlétisme du Blocry. C’est la deuxième salle dans le monde à en disposer.
Publié le 19-01-2023 à 15h53 - Mis à jour le 19-01-2023 à 15h54
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Le Centre sportif de Blocry, à Louvain-la-Neuve, a doté la piste de son hall d’athlétisme d’une toute nouvelle technologie : la Wavelight, soit un lièvre électronique lumineux. C’est la première salle en Europe à en disposer de manière permanente, la deuxième dans le monde après Boston, aux États-Unis.
Le concept est simple : le long de la piste, des blocs LED sont installés tous les 80 centimètres. Ceux-ci s’allument au tempo souhaité par l’athlète ou les athlètes, car plusieurs peuvent courir en même temps, en suivant des rythmes différents marqués par des couleurs différentes. Pouvant enchaîner des rythmes distincts, le système permet aussi de réaliser des entraînements par intervalles.
Pour cela, il suffit d’encoder la distance et la vitesse voulue sur cette distance sur une tablette et la machine fait le reste.
"Il est important d’inviter la technologie dans le centre sportif de haut niveau pour permettre aux athlètes de se familiariser avec", commente Marc Jeanmoye, le directeur du centre sportif.
Au départ, il reconnaît qu’il n’a pas tout de suite été convaincu par cette technologie. "Une entreprise est venue faire une démonstration. Elle demandait 50 000 € pour son installation et je trouvais ça un peu cher. Je me suis aussi demandé si ce n’était pas un caprice de sportif. Puis, au fil des discussions avec le directeur de la Ligue belge francophone d’athlétisme (LBFA), des entraîneurs mais aussi avec Marc Francaux, professeur de l’UCLouvain, spécialiste en physiologie de l’épreuve, j’ai été convaincu de l’intérêt d’acquérir cette technologie."
Après prospection du marché, une société a été retenue pour un système d’une valeur de 25 000 €. Il a été installé dans le courant du mois de décembre 2022.
"Très vite, il a intéressé les sportifs", assure Marc Jeanmoye.
Pour les sportifs sous statut Adeps
Et Benoît Malo, collaborateur technico-sportif à la LBFA, d’ajouter : "À partir du moment où c’est utilisé, ce n’est pas un gadget. On limite toutefois l’utilisation de cette technologie aux sportifs sous statut Adeps, c’est-à-dire des athlètes pour lesquels le moindre détail peut faire la différence et ainsi leur permettre de se dépasser et peut-être dépasser leurs concurrents."
Cette technologie est parfaite pour le travail physiologique à l’entraînement, même si bien sûr elle ne remplace pas un entraîneur.
« Le système ne vous attendra pas »
En suivant ce métronome lumineux, les sportifs peuvent ne plus regarder leur montre pour connaître leur vitesse. "Cela évitera aussi à certains de venir avec un ami à qui ils demandaient de rouler à côté d’eux à trottinette à 22 km/h, ce qui était assez particulier et dangereux, sourit le directeur du centre sportif. Ici, le système donne le tempo. Il ne triche pas et ne vous attendra pas. Il ne fera pas preuve de complaisance !"
En outre, il permet d’apporter une touche ludique aux séances d’entraînement. "Et on sait combien les athlètes de haut niveau ont besoin de cela pour casser leur routine, relève Benoît Malo. Et pour le centre sportif, l’intérêt est de pouvoir se démarquer par rapport aux conditions d’entraînement qu’il peut proposer aux athlètes."
Au-delà des entraînements, Marc Jeanmoye souligne aussi que ce lièvre électronique sera utilisé par la Faculté des sciences de la motricité de l’UCLouvain. "Pour la recherche, ils pourront transposer, sur la piste, certains tests qu’ils effectuaient sur tapis roulant. L’outil permet ainsi de se rapprocher des conditions de terrain. L’université a aussi le souhait d’initier les étudiants à de nouvelles technologies."
En compétition ?
Enfin, lors des meetings, la Wavelight peut servir à marquer le temps d’un record à battre pour les courses longue distance, cette technologie ayant peu de sens pour les sprints. Ce type de technologie a ainsi été vu lors du Mémorial Van Damme.
En championnat, où les règles sont plus strictes, actuellement, ce système n’est pas formellement interdit par la fédération internationale, précise le collaborateur technico-sportif à la LBFA. "Le lièvre humain est par contre interdit car il emmène et peut tuer la course. Ici, les sportifs peuvent faire le choix de suivre ou non, de devancer ou non, le tempo lumineux. Mais je ne pense pas que cette technologie sera utilisée aux championnats du monde de Budapest en août prochain car on laisse la place à la tactique et au spectacle. En plus, les sportifs voient leur chrono et savent où ils en sont. Mais dans les championnats nationaux, pourquoi pas."
Début janvier, les marqueurs lumineux se sont d’ailleurs allumés le long de la piste pour les championnats provinciaux indoor.