La rétro 2022 de Will Still, du péket liégeois aux bulles rémoises
Promu entraîneur principal de Reims en octobre dernier, Will Still clôture en force une année 2022 qui lui en aura fait voir de toutes les couleurs.
Publié le 31-12-2022 à 07h00
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S’il ne fallait retenir qu’un seul mot de l’année 2022 de Will Still, nul doute que l’adjectif mouvementé ferait l’unanimité ! En effet, alors que l’actuel entraîneur principal du Stade de Reims avait débuté l’année en bords de Meuse en tant qu’entraîneur adjoint de Luka Elsner au Standard de Liège, c’est avec la casquette de T1 que nous avons retrouvé ce dernier au sein du centre d’entraînement Raymond Kopa, à Reims, pour retracer ensemble les douze derniers mois de son année émotionnellement éprouvante et sportivement riche !
Joueur en P3 en BW, T1 en L1 en France
Habitué aux bancs de la Ligue 1 en France, c’est cependant sur les pelouses du Brabant Wallon que Wil s’adonne encore et toujours à sa passion, en chaussant régulièrement les crampons sous les couleurs de Mont-St-Guibert en P3D, mais aussi dans nos salles de mini-foot avec son équipe des Muchachos.
Une double vie entre celle de coach et de joueur, qu’il mène parfaitement et pour lesquelles il n’hésite jamais à faire l’aller-retour entre notre province et la Champagne, région dans laquelle il compte bien s’établir, puisqu’en cette fin d’année, Wil aura reçu une belle preuve de confiance de sa direction, qui lui a proposé un contrat qui le liera au club de Reims jusqu’en juin 2024 en tant que T1.
Alors même si en football, peu de certitudes existent, après une telle année, nul doute que Will Still appréciera avoir un peu de stabilité, avec, à peine 30 ans, un parcours et un CV d’ores et déjà bien étoffé.
Une fin en apothéose, pour une année qui n’avait pourtant pas si bien commencé
"Cette année aura vraiment été chargée ! (rires) Avec tout d’abord les quatre ou cinq premiers mois au Standard qui ont été plus que compliqués. Tant sportivement qu’émotionnellement. Quand on finit à la 14e place du championnat, on peut bien s’imaginer la pression qu’un staff peut ressentir, qu’elle émane de la presse ou du public. Cela dit, cette dernière expérience au Standard m’a aussi appris énormément sur la gestion d’une telle situation. C’était pesant, difficile à vivre, et c’est seulement en quittant le club que j’ai pu prendre le recul nécessaire. Mais cela n’a pas été simple de quitter Liège. On m’avait proposé de reprendre les U23 pour la saison actuelle, mais finalement j’ai préféré mettre un terme à mon contrat. Le soir même, et c’est là que le hasard fait parfois bien les choses, Reims me contactait pour me proposer de revenir au club, après mon départ vers Liège quelques mois plus tôt. J’ai vraiment été touché par cette main tendue et cette seconde chance que le club était prêt à m’offrir, car on ne s’était pas vraiment quitté en bons termes en septembre 2021."
Inutile de dire que son choix fut vite fait. "Je suis reparti vers Reims l’été dernier, pour épauler Oscar Garcia, avant que, suite à son licenciement en octobre passé, on me confie les rênes de l’équipe ad interim jusqu’à la Coupe du monde. Mais il y a quelques semaines, le club a souhaité que nous prolongions l’aventure et je me suis engagé pour les 18 prochains mois en tant que T1. Je suis vraiment heureux de pouvoir m’inscrire dans la continuité avec ce club qui propose un beau projet, le tout dans le calme et la sérénité."
2023 qui rimera avec continuité et sérénité !
Que ce soit comme T2 au Standard, à Reims, ou maintenant en tant que T1, les derniers mois "ont filé à une telle vitesse que je n’ai rien vu passer, avoue le Brabançon. J’ai dû gérer mon installation en France et quand ce fut fait, je suis passé T1, etc. Tout cela pour dire, et sans me plaindre bien entendu, que je n’ai pas encore pu prendre le temps de souffler un peu et surtout d’apprécier ce qu’il se passe depuis quelques semaines. Maintenant savoir que le projet dans lequel je suis inclus est sur du long terme, me permet de voir les choses avec un peu plus de sérénité et surtout de pouvoir construire une certaine continuité. Même si on sait qu’en football, il suffit de quelques mauvais matches pour être remercié, je trouve ici dans ce club un calme, une tranquillité et une envie de travailler sereinement qui n’ont pas de prix."
Le tout dans un cadre de travail remarquable. "Reims est un très bon club, avec des installations incroyables, mais où on a la chance d’être moins médiatisé que certains autres clubs et d’être moins mis sous pression par des éléments externes au club. J’ai vraiment l’envie de grandir dans le club, et dans cette Ligue 1. Les premières années de ma carrière ont été mouvementées, il est temps pour moi de me poser un peu maintenant et de pouvoir travailler dans la continuité."
Avec quels objectifs ? "Pour les prochains mois, on aura à cœur d’acter au plus vite notre place en Ligue 1 pour la saison prochaine, puisque quatre clubs descendront en fin d’exercice. Malgré le début de championnat compliqué, on est en train de bien redresser la barre, c’est de bon augure et à cela j’aimerais qu’on aille le plus loin en Coupe de France. C’est une compétition où on peut se faire plaisir et où sur une rencontre tout est possible."
Les 4 images 2022 de Will Still
La une de l’Équipe !
"Sans aucune arrogance ou prétention, j’ai envie de garder en tête comme image de 2022 le jour où j’ai fait la une du journal l’Équipe. En tant que fan de football, en tant que passionné, ce journal a une grande symbolique et en faire la première page m’a clairement marqué. C’est ce genre de chose, qui dans un milieu aussi particulier que celui du foot, permet de se rendre compte qu’on fait quelque chose de pas mal et qu’on grandit dans sa carrière."
La Coupe du monde
"Malgré toutes les polémiques qui y sont liées qu’il ne faut bien entendu pas passer sous silence, et le fait qu’elle ait autant chamboulé nos championnats, si je ne regarde que le côté sportif, c’était une Coupe du monde incroyable. Le football est clairement sorti gagnant de toutes ces polémiques. On a vécu une incroyable finale et c’est pour ce genre de moments qu’on aime autant ce sport, pour toutes les émotions qu’il nous procure."
La guerre en Ukraine
"Impossible de pas garder cette image comme l’une des plus marquantes de notre année. Quand la guerre a été déclarée, j’étais encore au Standard, et on se demandait un peu tous ce qu’il allait se passer, si nous étions en sécurité. De tels événements nous poussent à nous remettre en question sur un bon nombre de choses, et à côté de ça le football n’est que dérisoire."
Le décès de la Reine d’Angleterre
"Étant anglais, je ne peux pas ne pas citer le décès de notre chère Reine comme événement marquant. Je crains que tout ce qu’elle a réussi à mettre en place durant les dernières décennies ne disparaisse suite à son décès. Les trois dernières générations ont grandi avec elle et elle représentait quelque chose de fort. C’est une vraie icône que nous avons perdue, c’était l’exemple même de nos valeurs, de nos principes."