Émilie Musch (RCLH): « J’ai mis les pieds sur le terrain et ça a été le coup de foudre »
Émilie Musch, pilier au Rugby Club La Hulpe, joueuse BelSevens, a reçu dernièrement le prix Panathlon du fair-play.
Publié le 30-12-2022 à 06h00
Rugbywoman en équipe nationale de rugby à 7 (BelSevens), championne de Belgique avec le Rugby Club La Hulpe et élue récemment personnalité fair-play Panathlon de l’année, Émilie Musch vit une superbe année sportive.
La semaine dernière, la joueuse de 33 ans a appris qu’elle bénéficiait, à l’instar de quatre autres joueuses de l’équipe des BelSevens, d’un contrat Adeps à mi-temps. Interview au bord du terrain du RCLH, juste avant son entraînement en solo, par zéro degré.
Émilie, pourquoi avoir choisi le rugby ?
Je n’ai pas choisi le rugby, nous nous sommes choisis mutuellement. Le hasard a voulu, lorsque j’avais 17 ans, qu’une personne de ma classe joue au rugby. Avec les filles, nous avons conclu que si les garçons jouaient au rugby, pourquoi pas nous ? Nous n’y connaissions rien, nous avons trouvé un ballon, tenté de comprendre les règles et de faire des passes en arrière tout en courant en avant. Ensuite, le président du club de Nivelles nous a proposé un entraînement d’initiation. J’ai mis les pieds sur le terrain et ça a été le coup de foudre.
Le rugby est souvent vu comme un sport d’hommes…
C’était un peu bizarre au début. Heureusement, j’ai commencé à Nivelles où il y avait déjà une équipe féminine. Les garçons qui connaissaient l’équipe étaient ouverts à la création d’une section féminine. Ceux qui ne connaissaient pas se disaient: « pourquoi il y a des femmes dans mon monde, c’est là que j’ai mes potes, toutes mes conneries et je suis tranquille ». Mais au final, la cohésion s’est superbien passée.
Initiation à 17 ans et ensuite…
J’ai intégré l’équipe senior. Je voulais apprendre plus. Avec les seniors, ça allait plus vite, c’était plus physique. Je suis restée à Nivelles pendant six ans. Mais nous jouions en D2 et je rêvais de la D1. À l’époque, j’avais déjà intégré l’équipe nationale. Les coaches me disaient que pour progresser, je devais jouer à un autre niveau. Alors je suis allée à Boitsfort. Et aujourd’hui La Hulpe.
Vous venez de recevoir le prix du fair-play, une surprise ?
Oui, j’ai reçu ce prix via le Panathlon wallonie-Bruxelles. Très sympa comme expérience mais je ne m’y attendais pas.
On vous a vu dans La Buvette de la RTBF semaine passée aussi.
J’ai rencontré Christine Schréder lors de la remise des prix Panathlon. Elle m’a proposé de participer à l’émission. C’était très très bien.
Vous faites quoi dans la vie ?
J’ai fait des études de psychologie, j’ai voyagé. J’ai travaillé chez Partenamut pendant 4 ans. Puis j’ai repris des études de kiné. Je suis en 4e année.
Vous donnez aussi un coup de main à l’équipe handirugby du RCLH… Comment fait-on pour concilier autant d’activités ?
Quand on est passionné, c’est toujours plus facile. Au niveau du club, nous avons deux entraînements semaines et un match le week-end. Mon job d’indépendante permet d’adapter mes horaires. Impossible, par contre, lors des déplacements à l’étranger. Ici, je m’entraîne seule car j’étais en stage. Ça fait partie du jeu quand on a des objectifs, même à zéro degré, il faut parfois se botter les fesses !
Autre excellente nouvelle: vous et quatre autres joueuses des BelSevens venez de signer un contrat Adeps à mi-temps…
Oui, nous avons la chance avec quatre autres filles d’avoir un contrat avec l’Adeps en 2023 (lire ci-dessous, NDLR). C’est la première fois dans l’histoire du rugby belge et ce sont des joueuses. C’est un grand pas en avant. C’est un poids en moins de pouvoir s’entraîner sans devoir compenser avec le travail. Une belle fierté et une belle récompense.
Quelles sont vos attentes personnelles et comment voyez-vous l’évolution du rugby, notamment féminin, en Belgique dans les saisons à venir ?
Mes rêves, c’est de pouvoir participer à toutes les compétitions. Cette saison, nous avons deux grosses échéances. Nous espérons une qualification pour les World Series, une compétition qui rassemble les meilleures nations mondiales sous le Top 12. Ensuite, nous visons la qualification aux Jeux olympiques ! Outre le fait de vivre une expérience incroyable, cela permettra de débloquer certaines choses et donnera envie à plus de jeunes filles de s’investir dans le rugby à sept. Nous sommes une équipe vieillissante. J’espère que ça donnera envie aux plus jeunes de s’investir. »