L’EURO VU PAR WILL STILL: «Des Diables inférieurs à l'Italie à tous les niveaux»
Tout au long de l’Euro, Will Still, l’entraîneur brabançon wallon, a débriefé les matches des Diables rouges. Dernier arrêt, Belgique – Italie (défaite 2-1).
Publié le 04-07-2021 à 21h16
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L'équipe nationale belge s'est donc arrêtée en quarts de finale de l'Euro de football, vendredi soir, après sa défaite face à l'Italie, 2-1. Une défaite qui a soudainement douché les espoirs de voir les Diables rouges décrocher un trophée d'envergure sur la scène internationale. Une défaite loin d'être illogique au vu du déroulé de la rencontre. «La Belgique a été inférieure à son adversaire dans tous les compartiments du jeu», analyse Will Still, l'entraîneur brabançon wallon désormais actif comme T2 à Reims (Ligue 1 française) et qui a posé son regard, pour nous, sur les rencontres des Belges lors de ce rendez-vous européen, au niveau technique, physique, de l'intensité mais aussi au niveau tactique. «Le problème, c'est que notre 3-4-3 habituel s'est transformé en un 5-2-3 où, en jouant très bas, on a laissé une liberté totale aux latéraux italiens. Une liberté dont a pleinement profité un Spinazzola, par exemple. Dans l'attitude, je m'attendais d'ailleurs à ce qu'on aille les presser haut afin d'empêcher la montée de leurs backs et donc cette double occupation des flancs. Laquelle nous a fait mal et a forcé T. Hazard et Meunier à jouer hyper bas. Sans compter que la distance entre un Tielemans et un Meunier était trop grande. Du coup, c'est notre château de carte qui s'est écroulé. Et au milieu, les Italiens ont été souvent en supériorité numérique avec leur 4-3-3.»
L'explication n'est pas que tactique, pour Will Still. «J'ai l'impression que nos joueurs étaient morts et quand dans une grande compétition tu n'es pas au top, avec des joueurs blessés ou autre, tu en paies le prix fort. C'était perceptible depuis le début avec ces blessures de De Bruyne, Hazard, Castagne… De leur état de forme dépendait celui de l'équipe. On a manqué d'idées aussi, de liant. Roberto Martinez est très attaché à son système et je respecte ça mais quid de ses changements? Dans un match où ça ne tourne pas comme tu veux, pourquoi ne pas essayer quelque chose, avec deux attaquants par exemple?»
Des questions, donc. Et un manque de réussite aussi, sur l'une ou l'autre occasions qui auraient pu se transformer en but. «Dans ces grands matches, la chance tu dois la provoquer, en étant conquérant tu la fais tourner en ta faveur, tu obtiens ce petit détail qui fait la différence. À ce niveau-là aussi, cette excellente Italie a été supérieure.»
Toutefois, notre interlocuteur rappelle qu'il n'est qu'un observateur et qu'il est trop simple de tout remettre en cause après une défaite. «C'est trop facile de dire qu'on a raté notre tournoi, que Martinez doit partir, etc. Je n'aime pas critiquer. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. Maintenant, il est clair qu'avec une génération comme celle-ci, il fallait aller chercher un trophée ces trois dernières années, voire cinq dernières années, en 2016, quand Wilmots était entraîneur.»
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