« Un sport de gentlemen »

À la découverte de l'escrime, une discipline fort méconnue. Reportage au coeur du club « Les 3 Armes », basé à Jodoigne et Gembloux.

Benoît Robaye

Ce n'est assuré ment pas le sport le plus connu chez nous. Ni le plus pratiqué d'ailleurs, peut-être par lien de cause à effet. À peine 3 000 licenciés en Belgique. Il faut dire que contrairement à la France, nous ne sommes absolument pas une terre d'escrime. Ce qui n'empêche pas « Les 3 Armes », un club basé à Jodoigne et Gembloux, d'avoir la cote et d'attirer de nouveaux pratiquants. « Sans faire de publicité, on remarque qu'il y a tout de même un intérêt de l'extérieur et que la demande est même importante. On est assez étonnés. » La preuve de son succès ? Les inscriptions pour la saison prochaine sont d'ores et déjà bouclées ! Et la liste d'attente est longue, au grand dam des dirigeants, qui aimeraient faire découvrir la discipline au plus grand nombre. « On est un peu victimes de notre succès, précise le Maître d'Armes Éric Hendrix, l'un des fondateurs du club. On doit se limiter à une centaine de membres par manque d'infrastructures et de moyens humains. On a d'ailleurs une trentaine de demandes en attente sur notre site de Gembloux et une quinzaine à Jodoigne. Malheureusement, on ne pourra en accepter que dix de chaque côté. » Rien que « Les 3 Armes », cela représente grosso modo 7 % du nombre total d'escrimeurs en Wallonie. Ce qui témoigne d'une discipline encore fort méconnue par le grand public, par manque de médiatisation entre autres. La pratique de l'escrime gagne pourtant à être connue d'après Éric Hendrix. « C'est un sport de gentlemen, sourit-il. Moi qui connais bien le foot pour l'avoir fréquenté de très près, c'est une ambiance radicalement différente, une tout autre mentalité. Jamais vous n'entendrez des parents vociférer sur un arbitre en escrime... Ce n'est tout simplement pas concevable, ni permis. Il y a un code de conduite très strict. » Sur le sport en lui-même, il est « par excellence individuel. Durant un match, les tireurs sont seuls, face à face. Dans leur bulle. Ce qui n'empêche pas de développer un esprit collectif assez fort durant les entraînements, où ils tirent tous ensemble, quel que soit le niveau de chacun. Même les plus forts doivent travailler avec les débutants pour leur transmettre leur savoir-faire. » Sur le plan purement pratique, contrairement à d'autres sports, l'escrime nécessite une technique assez importante. Et, du coup, une période d'apprentissage indispensable avant de pouvoir éventuellement envisager s'engager en compétition. « Pour arriver à un résultat significatif, il faut au moins un an d'entraînement, de répétition des mouvements. »

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