"N’oublie pas qu’il n’y a pas de prescription pour la vengeance…"
Condamné en avril 2021 à vingt mois de prison avec sursis pour harcèlement, un Genvalois remet le couvert envers son ex-femme: un an de prison ferme.
Publié le 14-05-2023 à 22h16 - Mis à jour le 14-05-2023 à 22h17
:focal(545x369.5:555x359.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/33L7UX2VWJFKTJFEJGJQ7BUIK4.jpg)
Robert (prénom d’emprunt) V., 72 ans, a comparu le 7 avril dernier dans le prétoire correctionnel nivellois pour répondre de nouveaux faits de harcèlement commis entre le 9 septembre 2021 et le 16 août 2022. Des appels diurnes et nocturnes alors que l’intéressé avait bénéficié d’une libération liée à des conditions dont il fit fi, soigner son addiction à l’alcool et s’abstenir de tout contact avec son ex-femme.
Excédée, celle-ci déposa plainte le 16 août 2022. Des messages vocaux "horribles", constata le président de la 6e chambre correctionnelle Jean-Michel Hambye lors de l’interrogatoire du prévenu.
"Tu peux téléphoner tant que tu veux aux flics, de toute façon, je n’irai que trois jours en taule", affirmait par exemple le prévenu après avoir menacé sa victime de dévoiler des images intimes. Il l’appela notamment le jour de la Saint-Valentin. "Ce jour-là, les sentiments ont pris le dessus, mais aujourd’hui, tout va bien".
Le ministère public ne mâcha pas ses mots: "J’ai requis il y a un an, jour pour jour. Je me pose encore les mêmes questions quant à l’état de santé de mentale du prévenu. J’avais demandé une expertise que la juge d’instruction m’a refusée. Et nous revoilà au même point".
Une peine ferme de quinze mois de prison fut requise après que l’avocate de la victime eut fait observer au tribunal que la nouvelle infraction a débuté le lendemain de la période infractionnelle du premier dossier dont le jugement est frappé d’appel.
Tel message a duré 40 minutes. Tel autre s’est clôturé par une menace: "N’oublie pas qu’il n’y a pas de prescription pour la vengeance".
Dix mille euros de dommage moral furent réclamés.
L’avocat du prévenu plaida le sursis probatoire pour un homme "blessé psychologiquement, qui a besoin d’une thérapie".
Sur demande répétée du président, l’homme présenta ses excuses à son ex-femme et s’engagea à ne plus la harceler. Serment d’ivrogne ? L’avenir nous le dira car un nouveau dossier est au stade de l’information depuis le 30 mars dernier.
L’intéressé écope d’un an de prison ferme et doit verser 2 000 € à son ex-femme.