Ses victimes, des personnes âgées et donc, vulnérables
On en a eu des exemples lors de l’audience correctionnelle du tribunal de Nivelles du 8 novembre dernier où Philippe V., gérant de la société wavrienne Alyzea, s’est retrouvé sur la sellette avec sur le dos une dizaine de préventions: bons de commande sans prix, appels téléphoniques non sollicités, absence de numéro d’entreprise, contrats hors établissement, non-affichage de prix, absence de droit à la rétractation, pratiques trompeuses et déloyales, omissions trompeuses, pratiques agressives, prêteur sans autorisation, blanchiment. Toutes préventions niées.
Publié le 11-01-2023 à 06h00
Face à lui, deux personnes âgées, victimes de ses agissements et de ceux de sa société. Suzanne s’est rendue à Genval pour une prétendue vente d’objets de décoration intérieure alors qu’elle n’avait face à elle que des vendeurs très empressés de lui vanter les mérites d’une literie et de canapés. Elle finit par accepter de signer un bon de commande et elle versa un acompte de 2 500 € sans jamais avoir reçu par la suite l’objet commandé. En fin d’audience, Philippe V. déclara au tribunal (qui fit aussitôt acter ses dires) qu’il s’engageait à rembourser l’intéressée.
René lui succéda au micro. Il était allé à Namur pour des bibelots. Il paya 6 000 € pour deux matelas et deux sommiers chirurgicaux. Il aurait voulu bénéficier de la rétractation mais il en fut pour ses frais.
Ces deux victimes succédaient à Yvette, non présente à l’audience. Elle avait allumé la mèche après s’être rendue à Ciney et s’être fait livrer un matelas "hors normes". La justice se mit alors en branle avec, comme résultat, ce renvoi en correctionnelle d’un homme déjà condamné deux fois pour semblables pratiques.
La substitute Magali Raes qualifia les faits de "scandaleux" tout comme le fut la mise au point de la stratégie de cibler un public de personnes âgées, donc vulnérables et influençables. Elle requit dix-huit mois de prison à l’égard du prévenu. Selon l’avocat de celui-ci, les données sont fournies par des opérateurs téléphoniques belges et aucune injonction n’a été donnée aux vendeurs pour se comporter comme ils ont été accusés d’avoir agi.
Le tribunal a condamné la société et son gérant à une amende de 80 000 €. Il a reçu confirmation que ce dernier s’était acquitté de sa promesse de remboursement.