Rixensart: deux ans secs sont requis contre Michaël Demortier devant le tribunal correctionnel
Une escroquerie de 1,4 million au préjudice de douze prêteurs. Dans un e-mail, le prévenu demande en vain le report de l’examen de son dossier.
Publié le 09-02-2022 à 07h03
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Les manœuvres de l’intéressé, âgé de 42 ans, radié d’office, sans résidence ni domicile connus en Belgique, vous sont narrées en long et en large dans l’article ci-dessous.
Le parquet a retenu contre lui un aveu tarif de faillite de sa société MDL mise en déconfiture le 28 juillet 2020 alors qu’elle aurait dû tomber dès juillet 2018, des retraits non justifiés de 414 490€ de sa comptabilité, des abus de confiance entre janvier 2017 et avril 2020 (des voitures de marque mises en dépôt dans son garage de Rixensart et vendues à son profit), un faux en informatique de 60 000€ le 20 avril 2020 pour faire croire à un remboursement imaginaire (un faux extrait bancaire adressé à un de ses créanciers) et, surtout, une escroquerie de 1,4 million d’euros.
Il lui est reproché d'avoir contracté des engagements trop considérables auprès de tiers pour un investissement alors qu'il savait qu'il lui serait impossible de les honorer. Il avait envoyé au greffe du tribunal un e-mail dans lequel il se disait être à l'étranger, sans avocat et sans espoir momentané de récupérer des documents utiles à sa défense. Sur avis conforme du parquet, le président décida de ne pas prêter oreille à cette demande. Les créanciers présents firent état des difficultés financières et de la détresse morale dans laquelle ils se trouvent face à "un fantôme qui se cache et qui fuit". On résume les interventions: "Nous sommes pris en otages par un homme qui a vendu sa maison".
La substitute du procureur du roi Magali Raes parla de "dossier tendu" ouvert suite à la plainte pour menaces déposée par Laurence Libouton, la femme de Michaël Demortier, contre trois de ses créanciers.
L’enquête mit en évidence les agissements culpeux de son mari. Il disait acheter un lot de véhicules à des curateurs de faillite, qu’il s’apprêtait à revendre avec une marge bénéficiaire. Voilà qui nécessitait des fonds qu’il n’avait pas. Il "tapait" des gens de son entourage qui avaient confiance en lui. Il leur promettait une petite commission qu’ils ne voyaient pas venir.
La représentante du parquet expliqua aux parties civiles ne pas disposer d’élément concret lui permettant de demander l’inculpation de Laurence Libouton, même si elle a bénéficié de l’argent prêté à son mari par les créanciers. En droit pénal, le doute profite à une éventuelle prévenue. De doute, il ne peut être question à l’égard de Michaël Demortier contre lequel elle a requis une peine de deux ans de prison ferme.
Jugement le 3 mars.