La vie rêvée de Maxime dans un bouquin
Grâce aux écrits de son fils qu’elle a retrouvés après sa mort, la maman de Maxime Jardon (23 ans) ébauche la vie secrète de son enfant trop tôt disparu.
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Publié le 26-11-2012 à 07h00
Dans sa chambre, sur l’ordinateur de sa maman, sur des clés USB, dans des carnets, dans ses notes de cours aussi parfois, Maxime Jardon écrivait. Avant de quitter ce monde de la manière la plus abrupte qui soit, -dans un accident de voiture à Overijse en 2010 – ce jeune Rixensartois aimait écrire et le faisait avec la fougue de son jeune âge. Pas étonnant avec des parents licenciés en lettres. Maxime, lui, avait cependant choisi d’étudier les sciences économiques, pour mieux s’affirmer sans doute.
Deux ans après ce tragique accident, la maman de Maxime publie un recueil «Travelling arrière», hommage à son fils disparu à 23ans. «J'espère qu'il n'est pas fâché de là où il est…, sourit Anne-Françoise Jardon-Jans. J'ai voulu rendre hommage à sa veine artistique et créative.»
Cette veine artistique s'était, notamment, frayé un chemin dans un amour bien cultivé pour le septième art. Malheureusement refoulé à l'examen d'entrée à l'IAD, Maxime ne désarmera pas et décidera de vivre cette passion au travers du Ciné-club de Rixensart auquel il redonnera vie en 2008 et dont il fut le président. «Attention, Maxime est atteint de cinépathie, un virus fort contagieux», met d'ailleurs en garde Françoise Warrant, sa marraine, qui signe la préface. Un fait avéré. La preuve avec l'un de ses frères, qui a repris le flambeau au sein du même Ciné-club. Les bénéfices que la famille tirera des ventes de l'ouvrage iront au Ciné-club.
Tant de questions à lui poser
«Publier ce livre, c'est aussi une manière de faire mon deuil, reconnaît la maman. Parce que je continue à faire quelque chose pour lui. Mais ça a été douloureux et frustrant aussi. J'ai découvert tant de choses sur lui. J'ai tant de questions à lui poser. J'ai découvert une facette cachée de mon enfant. J'ai trouvé qu'il avait beaucoup de profondeur, de maturité. Il parle beaucoup de la mort aussi. C'est étrange.»
Au-delà du drame, la vie a repris ses droits. Anne-Françoise Jans, son mari et leurs trois enfants vivent désormais avec le souvenir de l'aîné de la famille. Le recueil, qui est l'initiative d'Anne-Françoise Jans-Jardon est peu à peu devenu un projet collectif des proches, des amis de Maxime, de ses frères et sœurs… «Je pense qu'il y a de la fierté pour nous à parler de lui de cette manière. C'est une réalisation positive de Maxime, comme s'il faisait quelque chose encore aujourd'hui. Ca lui correspond tellement bien, lui qui était si plein de ressources. Maxime était un rassembleur et grâce à ces écrits, il continue de rassembler les gens, même après sa mort.»
« Travelling arrière », aux Éditions namuroises. Prix: 15€.