Rallye or not rallye: un débat à froid à Rebecq
Interpellation citoyenne au conseil, mardi: Étienne Mayeur a demandé au collège s’il compte toujours autoriser le passage du Rallye de la Haute Senne (que l’interpellant n’a pas nommément cité) sur le territoire de Rebecq.
Publié le 26-01-2023 à 06h39
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Pour ne pas lancer un débat à la dernière minute ou lorsque l’autorisation a déjà été délivrée par la Commune, un citoyen, Étienne Mayeur, a interpellé le collège – à froid, dirons-nous – au conseil communal de Rebecq, mardi soir. Pour lui, les rallyes automobiles n’ont plus leur place dans une société qui lutte contre le réchauffement climatique: les bolides utilisent des carburants fossiles et traversent des zones boisées réputées pour leur biodiversité.
Étienne Mayeur a aussi souligné les nuisances pour les riverains, comme les 110 décibels mesurés, soit "l’équivalent d’une piste d’aéroport ou d’un marteau-piqueur à un mètre", la distance de sécurité pour les tiers. "Récemment, une dramatique actualité nous a montré les difficultés que présentent de tels événements en matière de sécurité. Ne voulant d’ailleurs pas surfer sur une émotion légitime, j’ai postposé cette interpellation suite à l’accident de Huy (Rallye du Condroz)." Il a aussi évoqué l’information communiquée tardivement à la population: "La justification de la publication tardive du parcours (et de l’arrêté de police y afférent) est que certains concurrents pourraient biaiser la compétition en reconnaissant le parcours à l’avance. Ce n’est pas aux riverains de devoir faire les frais d’éventuels tricheurs…"
Il a encore demandé s’il y avait eu de vraies retombées économiques, argument avancé lors de l’autorisation du Rallye de la Haute Senne. Et enfin: "Dans le cas où elle continuerait à les autoriser sur son territoire, quelles sont les mesures que la Commune compte désormais exiger de la part des organisateurs de compétitions motorisées sur la voie publique à Rebecq et ce, en matière environnementale, y compris en matière de volume sonore, en matière de délai de publicité du parcours, de sécurité et d’infrastructures ?" Et cela quelles que soient les décisions d’autres niveaux de pouvoir.
Dans sa réponse, la bourgmestre, Patricia Venturelli (Union), a énuméré les arrêtés royaux et règles imposées par les autres niveaux de pouvoir, afin d’encadrer ces événements. Pour finalement laisser entendre que le collège ne se positionne pas contre le passage du rallye: "Après avoir consulté plusieurs articles en ligne, il apparaît qu’un rallye automobile pollue, mais moins que d’autres événements de masse, comme un tournoi de tennis de haut niveau, un match de foot en D1 ou un festival de musique qui se déroulerait sur un week-end".
Elle a ajouté qu’une série de choses étaient prises en charge par l’organisateur et que si l’annonce du parcours ne se fait que peu de temps avant le rendez-vous, c’est pour éviter que les participants ne viennent déjà emprunter les voiries. "Toutes les mesures de sécurité sont soumises à une commission spéciale, qui dépend du ministère de l’Intérieur. Cette commission examine le plan de sécurité et est chargée de le valider ou d’imposer des changements de parcours, ainsi que des mesures complémentaires."
Pas de quoi convaincre Étienne Mayeur: "Vous parlez d’une série de règlements des autres niveaux de pouvoir. Vous ne pouvez pas autoriser un événement qui serait interdit par un autre niveau de pouvoir. Par contre, l’inverse n’est pas vrai. Vous pouvez interdire une manifestation qui serait autorisée par un autre niveau de pouvoir…"
Si ce dernier ne l’a pas cité, il visait clairement le Rallye de Haute Senne, qui se déroule à la mi-juin, au départ de Braine-le-Comte, avec un passage par Rebecq.