L'humoriste Amandine Elsen, maman sans mode d’emploi
Humour grinçant sous un bras, siège-bébé sur l’autre, la Rebecquoise Amandine L’scène – alias Elsen – tourne avec son premier spectacle, "Parents sans mode d’emploi". Et elle passera par Ittre et par Rebecq.
Publié le 04-01-2022 à 06h35
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Ne vous fiez pas à son sourire angélique de douce blondinette. Sur scène, Amandine Elsen est une tueuse. Comédienne et danseuse, son rôle de maman l'a tellement inspirée qu'elle s'est lancée dans l'écriture de son premier seul-en-scène humoristique, Parents sans mode d'emploi. Un spectacle qui tourne bien et suscite inévitablement les rires des parents un peu débordés. La preuve que la jeune humoriste a le vent en poupe? Amandine fera la première partie de l'humoriste Jeremy Credeville, le 20 janvier prochain, chez Bobbi, à Ittre. Rencontre.
Amandine, quand et où as-tu eu pour la première fois cette intuition que la scène était faite pour toi?
Mes premières émotions sur les planches remontent à mes 12 ans. J’étais à l’école à la Vallée Bailly à Braine-l’Alleud et je faisais un sketch seule, pendant dix minutes. Ça a été un déclencheur pour moi car j’ai réussi à faire rire 250 personnes. Après ça, j’étais convaincue que ce serait ma vie. J’ai continué en faisant du théâtre étant adolescente, et puis une école d’acteurs. J’étais une ado un peu rock’n’roll. et une enfant un peu turbulente en classe. Pas très scolaire sauf pour le théâtre. Mais à 19 ans, je suis partie à Paris pour suivre le cours Florent.
Tes parents t’ont-ils comprise et suivie dans cette aventure?
Ils ont été super. Ils m’ont toujours soutenue à 100%, même lorsque je suis partie à Paris. Je les remercie pour ça.
Tu as aussi une formation de danseuse…
Oui, c’est aussi quelque chose que j’aimais beaucoup et j’ai suivi des cours. Avec ces deux cordes que j’avais à mon arc, je ne me suis pas tout de suite trouvé un vrai boulot, j’avais envie de m’amuser et je me suis fait engager au Club Med pour devenir animatrice dans des pays comme la Guadeloupe, le Maroc, la Turquie, etc.
Cette vie d’insouciance va basculer avec l’arrivée de tes enfants?
J’ai rencontré mon mari à 37 ans. Et on a eu deux enfants dans la foulée. Et là, c’est vrai que j’ai eu assez vite l’inspiration pour écrire mon premier spectacle solo. C’était avant le premier confinement de mars 2020. Je l’ai écrit et puis je me suis fait aider d’un coach, quelqu’un qui m’aide à structurer mes textes, mais ce sont mes mots et mes idées. En juillet 2021, on a changé beaucoup de choses dans le spectacle. C’est un travail qui ne s’arrête pas car on peut peaufiner, rendre plus actuel, ajuster en fonction des réactions…
Je me bats pour faire ce spectacle et monter sur scène. Surtout que ce n’est pas facile en ce moment. Je fais tout et ma promo aussi, je l’assure moi-même. On oublie souvent ses rêves, quand on devient maman. C’est un peu un message que je veux faire passer: il ne faut pas oublier ses rêves d’enfant!
Tu transmets aussi un message d’ouverture et de tolérance lié à un événement particulier de ton enfance, et de ton père…
Mon père a quitté ma mère quand j’étais encore petite. Il est parti pour vivre avec un homme. Finalement, j’ai eu trois papas et une maman. C’était assez nouveau, mais je l’ai bien vécu et ça m’a donné envie d’encore plus d’ouverture.
Tu abordes les scènes de la vie quotidienne des jeunes parents en forçant le trait. Peut-on qualifier ton humour de «décapant»?
Décapant oui, et sans tabou surtout, pour qu’on se sente mieux. Mais ce n’est jamais vulgaire. Ça, c’est ma limite.
Tu es à l’aise avec les spectateurs ou tu es du genre à t’enfermer un peu dans ta bulle pour ne pas décrocher du texte?
Disons que je joue un peu avec les gens, oui, je les interpelle parfois. Et je rebondis sur ce qu’ils apportent. C’est un moment de partage et je pense avoir de la répartie, donc c’est assez facile pour moi.
Étant donné que tu abordes abondamment le thème de la parentalité et du rôle de la femme, on pense évidemment à Florence Foresti et son «Mother fucker». Elle compte parmi tes références?
Oui, évidemment, je l’apprécie beaucoup. Elle est très complète. C’est une bête de scène. Comme elle, je peux arriver sur scène en dansant, en tapant une petite chorégraphie hip-hop. Ça me lance et ça me met à l’aise directement. Dans un tout autre style, j’aime aussi beaucoup Blanche Gardin, parce qu’elle donne à réfléchir avec ses textes. Et puis, je citerais aussi Gad Elmaleh et l’incroyable Élodie Poux. J’adore!
Vous conseilleriez aux parents de venir vous voir avec leurs enfants?
Heu… non. Je ne suis pas certaine qu’ils comprendraient. Les adolescents, OK, mais les petits n’ont pas la notion de second degré et c’est nécessaire avec moi. C’est pour public parental – ou non parental – averti (rires).
Retrouvez Amandine en première partie de Jeremy Credeville, le 20.1 chez Bobbi à Ittre. Puis le 21.2, au Theatro à Watermael Boitsfort; le 29.1 au Magic Land Théâtre à Bruxelles; le 19.2 Chez Bobbi, à Ittre; le 17.3 au Centre culturel de Rebecq; le 19.3 au Petit chapeau rond rouge à Etterbeek; le 22.4 au CaliClub à Drogenbos.
www.amandine-elsen.com