Rebecq: pour ne pas oublier ceux qui sont tombés
Un hommage solennel était rendu mercredi matin devant le Mémorial de Rebecq pour ne pas oublier ceux qui ont perdu la vie durant la guerre.
Publié le 30-09-2021 à 07h05
Ce mercredi matin, l’association rebecquoise «The Belgians remember them», présidée par Wilfred Burie, organisait une cérémonie en l’honneur des membres du bombardier Lancaster décédés dans le crash de leur engin à Rebecq lors de la Seconde Guerre mondiale.
Cet hommage, organisé pour les dix ans du Mémorial de Rebecq, a eu lieu en présence, entre autres, d’un représentant du roi, du ministre d’État André Flahaut et de représentants des 14 nations (Belgique, Australie, Canada, Tchéquie, France, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pologne, Afrique du Sud, Royaume-Uni, Irlande, États-Unis, Russie) dont des ressortissants furent impliqués dans des crashs d’avions de la Royal Air Force en Belgique entre mai 1940 et mai 1945.
Il y a donc dix ans que le Mémorial de Rebecq était inauguré au chemin du Stoquois. Un monument érigé en l’honneur de l’équipage du bombardier Lancaster 550 de la Royal Air Force qui s’écrasa à Rebecq le 28 mai 1944 au retour d’une mission de bombardement en Allemagne.
«L'accident fut terrible et les conséquences aussi, rappelle Wilfred Burie. Quand la Gestapo est arrivée de Nivelles, ses agents n'ont trouvé que deux corps. Mais les Allemands savaient que l'équipage devait compter sept hommes et ils en ont déduit que les cinq autres avaient été mis en sécurité par les habitants.»
Aussitôt la Gestapo a procédé à une descente généralisée dans Rebecq. «Les Allemands ont découvert un aviateur britannique qui était sur une table d'opération en train d'être soigné. En revanche, la recherche des autres membres de l'équipage n'a rien donné.»
Dans la foulée, des «collabos» ont livré aux Allemands les noms de personnes susceptibles d'avoir caché les quatre derniers membres de l'équipage. «Une rafle a été organisée le 6 juinet 22 Rebecquois ont été arrêtés. Pour quelles raisons? Nul ne le sait», continue Wilfred Burie.
Ces personnes ont connu l'enfer des geôles nazies. Si 15 d'entre elles ont pu revenir au pays après la libération de la Belgique, les 7 autres ont vécu un calvaire. «Elles ont été emmenées à Breendonk puis déportées à Sachsenhausen où elles ont été torturées, battues et forcées de travailler jusqu'à l'épuisement. C'est un miracle que certaines aient tenu le coup jusqu'à ce que les Russes libèrent leur camp. Malheureusement, les autres sont mortes dans d'atroces souffrances.»
À l'occasion du 10e anniversaire de l'association «The Belgians remember them», Wilfred Burie aurait pu faire une grosse fête. Mais non, l'important est ailleurs. «Je pense qu'il est plus approprié de se souvenir du courage et du patriotisme de nos compatriotes et que des milliers de soldats alliés ont payé le prix fort en combattant le nazisme», conclut-il. Une leçon que les élèves de 6e primaire de l'école communale de Rebecq n'oublieront pas, eux qui ont participé activement à ces commémorations.
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