Au Verger du Paradis à Rebecq: un magasin 100% autonome
Les Dhaemer travaillent depuis 1978 dans la production de pommes et de poires. Et depuis plus de 40 ans, ils continuent à innover pour faciliter la production et la vente à l’échelon local.
Publié le 28-07-2021 à 07h50
Steven Dhaemer aime l'innovation. Il ne s'en cache pas, il réfléchit tous les jours pour pouvoir fournir des produits de qualité le plus facilement possible pour ses clients. «J'ai appris de mon père que quand on s'investit dans un projet, il faut faire en sorte de le faire différemment des autres», affirme-t-il.
Cela fait maintenant cinq ans que le fruiticulteur a repris la direction de l’activité familiale. Travaillant déjà dans la production de pommes et de poires depuis plusieurs années, Steven Dhaemer a agrandi l’exploitation, passant de 12 à 66 hectares.
Au total, 3 000 tonnes de ces deux fruits sont produites par an. Une grande quantité, qui nécessite de l'organisation et des outils innovants. «Nous possédons 19 frigos pour stocker les fruits. Ces frigos spéciaux permettent aux fruits d'être conservés plus longtemps et donc de fournir des produits frais toute l'année. Pour la production, nous utilisons un canon anti-grêle qui permet de protéger nos cultures. Ce canon envoie des ondes de choc à l'arrivée des orages afin d'empêcher la formation de grêle au-dessus de l'exploitation. Nous travaillons aussi dans une logique de lutte intégrée. Nous avons installé des nichoirs pour les oiseaux, des pièges pour certains insectes néfastes à la production, etc. C'est une manière naturelle de maintenir les nuisibles dans les cultures et un moyen pour nous de nous rapprocher de la culture bio.»
Même dans la vente de ses produits, Steven Dhaemer a souhaité être créatif. Depuis environ six mois, le fruiticulteur a installé, avec l'aide de son frère architecte, un magasin au sein même de l'exploitation. L'avantage de ce magasin, c'est qu'il est totalement autonome. «Les clients viennent, choisissent ce qu'ils veulent et ajoutent les produits au panier via une borne installée à la sortie. Il faut avoir une certaine confiance et j'aime à penser que nos clients ne viennent pas avec de mauvaises intentions et apprécient simplement ce que nous proposons.» Des pommes et des poires, mais aussi toutes sortes de produits transformés sont disponibles dans le magasin. On y trouve des jus, des confitures, du miel et bien d'autres produits.
En plus des produits signés Verger du Paradis, le magasin collabore avec plusieurs fermes de la région. Pommes de terre, produits laitiers, miel, etc. Tout est mis en place pour que l’établissement devienne une épicerie locale.
Un travail en famille
D'origine flamande, la famille Dhaemer s'est installée à Rebecq en 1978. «Le choix n'est pas anodin parce que le terrain est assez haut, il y a donc moins de risque de gel et d'inondation.» Depuis, la famille n'a jamais quitté la commune et continue de travailler ensemble. «Au total, nous sommes six à travailler quotidiennement ici. Il y a tout d'abord ma famille et ensuite deux personnes que nous avons engagées au moment de l'agrandissement de l'exploitation. Durant la période de cueillette, en septembre et en octobre, 80 personnes viennent nous porter main-forte parce que tout est fait à la main.»
Toujours accompagné de ses parents, de sa femme et de son fils, Steven Dhaemer profite de ses moments en famille et ne se fait pas de souci outre mesure pour le futur de l'exploitation. «J'aime mon métier, mais je ne forcerai pas mon fils à reprendre l'exploitation s'il ne le veut pas. Mais il fait actuellement des études d'horticulture, donc c'est bien parti. Mais pour l'heure, j'essaie surtout de profiter et de continuer à faire ce que j'aime.»
Développement d’une partie pédagogique
Le projet le plus récent de Steven Dhaemer concerne l'apprentissage aux plus jeunes. D'ici deux ans maximum, le fruiticulteur compte se lancer dans la création d'une partie pédagogique, à côté de la ferme. «L'idée serait de montrer notre manière de cultiver ici. Nous habitons en face de l'exploitation et nous souhaiterions utiliser la grange que nous n'utilisons pas chez nous pour proposer justement ce type d'activité.»