Le Conseil d’État suspend le permis éolien
Eneco doit suspendre les travaux entrepris pour les neuf éoliennes sur la plaine de Boneffe. Le dossier traîne depuis 2008.
Publié le 17-03-2020 à 06h25
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Voilà plus de dix ans maintenant que le dossier des éoliennes sur la plaine de Boneffe fait l’actualité. D’un côté, le demandeur, Eneco, de l’autre, Plaine de Vie (avec Natagora) qui défend le site avec un certain succès puisque, à chaque fois, jusqu’à présent, les opposants ont eu gain de cause devant le Conseil d’État.
On en est d'ailleurs au… cinquième recours. Mais voilà, cela n'empêche pas Eneco de mettre une certaine pression. Plaine de Vie a donc introduit une requête en suspension contre le permis éolien en octobre dernier. «À l'époque, Eneco avait repris les travaux sur la plaine de Boneffe sans attendre que le Conseil d'État ne se prononce sur la requête en annulation introduite en 2018. Aujourd'hui, nous sommes heureux de pouvoir annoncer que nos efforts et l'aide reçue de nombreuses personnes ont porté leurs fruits, car dans son arrêt du 11 mars dernier, le Conseil d'État suspend le permis unique octroyé le 5 juin 2018 à la SA Eneco Wind Belgium en vue de l'implantation et l'exploitation d'un parc de neuf éoliennes.»
Concrètement, cela signifie qu’Eneco ne peut plus continuer ses travaux. Le Conseil d’État doit encore toujours se prononcer sur le fond du dossier, c’est-à-dire sur la demande en annulation de 2018, mais il est impossible à ce stade de dire quand il pourra être définitivement tranché, car cette procédure nécessite encore de nombreuses étapes juridiques.
De quoi se réjouir chez les défenseurs de la plaine de Boneffe. «C'est donc une nouvelle victoire pour Plaine de Vie et Natagora qui entendent poursuivre la sauvegarde de la plaine de Boneffe en vue de préserver sa richesse ornithologique, paysagère et historique.»
Ce combat, pourtant, n’est pas de tout repos et pour y parvenir, Plaine de Vie souligne l’importance d’un large et précieux soutien sans faille depuis 2008. Le comité Plaine de Vie continuera à rester vigilant en attendant de voir ce dossier définitivement fermé.
«Il y a 150 ans déjà, Jean-Napoléon Vernier disait que “la nature est un beau livre, ouvert aux regards de tout le monde; malheureusement, il en est peu qui le lisent et encore moins qui le comprennent”.»