Perwez : l’extension de Sotraplant fait polémique
Selon les riverains, la Commune était favorable à l’agrandissement de Sotraplant car il permettait aux terres du CPAS de prendre de la valeur.
Publié le 26-05-2023 à 06h51
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Un conflit d’intérêts à la Commune de Perwez ? C’est ce que certains soupçonnent aujourd’hui alors que Sotraplant s’apprête à acquérir une parcelle appartenant au CPAS. L’offre de Sotraplant doit encore être validée par la Commune, qui exerce une tutelle sur le CPAS. Presque un détail administratif. Sauf que cette parcelle était déjà reprise dans le permis d’extension du site de la société spécialisée dans les aménagements routiers. Et la Commune était favorable à cette extension. A-t-elle tout fait pour que les terres du CPAS prennent de la valeur ?
Afin de traiter les déchets issus de son activité, Sotraplant a sollicité un permis en vue d’agrandir son site, situé dans le zoning Préolia de Perwez. Son but, c’était d’y installer un cribleur et un concasseur. En novembre 2015 et en avril 2017, ses demandes ont été refusées. La troisième fut toutefois la bonne, en novembre 2021.
Et la société avait apparemment besoin aujourd’hui des parcelles du CPAS pour exécuter complètement son plan. Il y a actuellement un bâtiment, et deux autres bâtiments contigus vont s’ajouter, d’après les éléments du permis. La limite du deuxième bâtiment qui sera construit mord un peu sur la parcelle du CPAS, mais la grande majorité se trouve sur la parcelle de l’entreprise. Les terres du CPAS serviront en fait à du stockage: panneaux de signalisation et machines.
Est-ce que tout était prémédité ? C’est l’avis d’une partie des riverains qui s’opposent à ce projet d’extension, craignant les nuisances sonores, la production de poussières et la dénaturation du cadre de vie.
Le bourgmestre de Perwez, Jordan Godfriaux (Ensemble), se défend de tout conflit d’intérêts: "Ce qui permet de réfuter l’idée de tout conflit d’intérêts, c’est que le permis a été octroyé en première instance par les fonctionnaires délégué et technique. Ensuite, un voisin a introduit un recours, mais le permis a été confirmé par le gouvernement wallon. Dans ce dossier, nous n’avons fait que remettre un avis favorable, à certaines conditions".
Le bourgmestre ajoute que l’introduction d’une demande de permis sur un terrain qui n’appartient pas au demandeur est tout à fait légale et courante. "Personne ne vous empêche de demander un permis sur la parcelle de votre voisin. Dans ce dossier, Sotraplant a demandé un permis sur 4 parcelles cadastrales, dont une seule lui appartenait. Sotraplant a ensuite contacté le CPAS il y a quelques mois, ainsi que les autres propriétaires. C’est là que notre équipe a dit qu’elle n’était pas intéressée par une vente."
Le bourgmestre dit avoir joué la transparence. "Nous n’avions pas besoin d’argent pour financer les missions du CPAS, car la Commune octroie une dotation suffisante. Nous avons donc voulu faire fructifier notre patrimoine en proposant un échange: avec au minimum 1,5 fois la superficie de la parcelle visée par Sotraplant."
Finalement, seule la société Sotraplant a formulé une offre. Pour certains riverains, c’est logique. La parcelle est mal située pour un agriculteur, personne (d’autre) n’aurait intérêt à échanger une parcelle plus grande contre celle du CPAS.
"Il faut dissocier les deux dossiers, ajoute Jordan Godfriaux. Il y a le permis et il y a l’échange de terres. Nous avons émis un avis favorable pour le permis, sans arrière-pensée. L’échange s’est fait bien après. Nous avons rendu la proposition publique et en avons fait la publicité. Un article est aussi d’ailleurs paru dans votre journal. Tout le monde était mis sur un pied d’égalité. Des riverains étaient d’ailleurs intéressés mais ils n’ont pas formulé d’offre. On aurait pu vendre cette terre, de gré à gré, sans aucune publicité, mis on a refusé ça, et on a joué la transparence."