Perwez - Grez-Doiceau/ Zones de police et marchés publics: la question posée au ministre Borsus
Le député André Antoine (Perwez) a relayé la sortie de Pascal Goergen (Grez-Doiceau) en questionnant le ministre Borsus, afin que les entreprises wallonnes profitent davantage des marchés publics passés par les zones de police.
Publié le 22-02-2023 à 06h51
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Pascal Goergen (DéFI), échevin à Grez-Doiceau, se désolait récemment du fait que, selon les statistiques de ces dernières années, les entreprises wallonnes ne profitent guère des marchés publics. Pour étayer ses dires, il prenait l’exemple de la zone de police des Ardennes brabançonnes. Celle-ci a passé 127 marchés publics entre 2019 et 2022 pour un total de 1 901 308 €. Ces marchés publics concernaient surtout des achats de matériel divers: gilets pare-balles, véhicules, armes, radios mobiles, fournitures de bureau, ordinateurs…
"Dans ces 127 marchés publics, 45 (64,7% de la somme totale) sont attribués à des entreprises bruxelloises, la Région flamande suit avec 40 marchés (14,5%) et la Wallonie avec 37 marchés (19,6%)", indique le député André Antoine (Les Engagés), de Perwez, qui vient d’interpeller le ministre de l’Économie, Willy Borsus (MR), au Parlement wallon.
Cela signifie que 90 des 127 marchés publics, équivalant à 1 527 940 € (soit 80,4%), échappent aux entreprises wallonnes. Il y a donc "un manque à gagner quant aux retombées potentielles pour la région dans laquelle se trouve la zone de police".
Enfin, cinq marchés publics (1,2% de la somme totale) ont été attribués à des entreprises installées à l’étranger (France, Pays-Bas, Suède, Malaisie).
André Antoine a rappelé au ministre que le gouvernement avait prévu, dans son Plan de relance, 5 millions d’euros, en vue "d’encourager des activités transversales dans le cadre des achats publics et responsables, avec les projets 302 et 303, visant à faciliter l’accès des PME aux marchés publics et à renforcer la dynamique d’achats publics responsables".
Et de demander au ministre son avis sur la part des entreprises wallonnes dans les marchés publics lancés dans notre région. "Quelle stratégie a été mise en place via les projets 302 et 303 du Plan de relance ? Quelles sont les mesures prévues afin d’encourager les PME wallonnes à participer à ces marchés publics ?" André Antoine a rappelé aussi qu’à plusieurs reprises, "de nombreux experts ont dénoncé les limites de l’impact du Plan de relance sur l’économie wallonne considérant que les deux autres Régions du pays en bénéficieront davantage".
"Un monitoring est réalisé dans le cadre du Plan de relance"
Dans sa réponse, le ministre Borsus a évoqué le fait que les statistiques sont souvent lacunaires et partielles, ce qui fait qu’il est difficile de chiffrer précisément la part des entreprises wallonnes dans les marchés publics. "Cependant, le constat réalisé par l’échevin et repris ici me paraît être une évidence. Afin d’améliorer cela, un monitoring est réalisé dans le cadre du Plan de relance et les premiers chiffres sont attendus fin de ce trimestre."
Dans les mesures, il y a une série de canevas qui sont réalisés pour améliorer cela. "Il s’agit aussi d’un travail de démystification des marchés publics ainsi que de mieux former les gens pour permettre à nos entreprises de concourir de façon plus opérationnelle. Nous travaillons activement aussi pour assurer des conditions plus favorables à nos PME."
Le ministre Borsus a ajouté que pour les zones de police, "il y a généralement un appel à la centrale des marchés de la police fédérale avec ses spécificités. L’avantage est que les volumes sont plus importants". Enfin, a-t-il conclu, une série d’autres mesures sont prévues, avec l’espoir que cela permettra aux entreprises wallonnes d’être plus présentes dans les marchés publics, ce qui assurera aussi des garanties pour l’emploi.