Lundi à Perwez, le 200e don de sang d’André Colon : « Juste un geste altruiste »
Le Perwézien réalisera son 200e don de sang ce lundi. « Et je ne suis jamais tombé dans les pommes », commente celui qui a déjà donné 90 litres.
Publié le 23-06-2022 à 06h00
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Ce lundi, André Colon se rendra à la Posterie, comme il le fait quatre fois par an… depuis un demi-siècle. Sauf qu’il y réalisera son 200e don de sang. "Je donne environ 450 à 500 grammes à chaque fois. Au total, je dois atteindre 90 litres. Ce n’est pas mal hein" , glisse le Perwézien, en souriant.
C’est même remarquable. 200 dons, en cinquante ans. Il n’a presque jamais raté une seule collecte trimestrielle. "Juste pendant un an, quand j’étais à l’armée en Allemagne, vers 21-22 ans. Sinon, peut-être une ou deux fois, mais je suis un assidu."
Une habitude prise juste après sa majorité. "La première fois, je devais avoir 18 ou 19 ans. J’avais terminé les humanités et j’ai décidé de donner mon sang. Je me suis dit que ça pouvait servir et surtout, que c’était un geste qui ne coûtait rien. Une forme d’altruisme. Et à presque 71 ans, je continue. Je ne compte d’ailleurs pas m’arrêter…"
Durant toutes ces années, il a tout de même noté quelques changements. "À l’époque, l’ambiance était vraiment chouette. On buvait un petit café ou une bière, parfois. Du point de vue de l’accueil et de la motivation, c’était différent. Je me souviens que je recevais 50 francs belges. ça me faisait mon week-end. Je n’avais pas de voiture ou de moto, mais on allait jouer au billard ou au kicker. Maintenant, on ne reçoit plus grand-chose, mais je ne le fais pas dans l’attente d’une contrepartie."
Ce n’est pas le seul changement. Les effets indésirables de ces dons sont moins fréquents. "Moi, je ne suis jamais tombé dans les pommes. Je me suis toujours senti bien, après chaque don. Mais je dois dire qu’il y avait davantage de personnes qui avaient une chute de tension auparavant."
Maintenant, les donneurs boivent de l’eau et mangent un biscuit salé, ce qui leur permet d’éviter tout malaise. "Les conditions sont aussi nettement plus strictes. De par l’évolution des mœurs, le sida est arrivé. Puis il y a eu toutes les restrictions liées aux tatouages, maintenant les soins dentaires. Même la date limite a changé: avant, c’était jusqu’à 65 ans, puis 70… et maintenant, il n’y a plus de limite."
Sauf qu’une personne âgée ne peut pas commencer à donner son sang pour la première fois à un âge avancé.
Appel aux jeunes
André Colon, informaticien à la retraite, lance un appel aux jeunes. "Je les invite à s’y mettre également. Ces dons de sang sont indispensables. Quand on y pense, on parvient à fabriquer énormément de choses, mais pas le sang. C’est vital."
Pour sensibiliser les gens, il participe à la préparation des collectes, en plantant des panneaux pour indiquer la date du prochain rendez-vous.
"C’est très difficile de trouver de nouveaux donneurs, ajoute Marie-Gabrielle Gillain, volontaire auprès de la Croix Rouge Ardennes brabançonnes. D’après les témoignages qu’on reçoit, ces panneaux attirent les nouveaux donneurs. Il faut dire que les anciens, qui sont enregistrés dans nos fichiers, sont contactés à chaque collecte."
À Perwez-centre, la prochaine aura lieu le lundi 27/6, mardi 28/6 et mercredi 29/6. "Sur trois jours, on collecte facilement entre 120 et 140 dons. Et ce, quatre fois par an, car c’est le maximum qu’une personne peut donner. Donc les chiffres sont plutôt bons, surtout grâce aux habitués. André vient à chaque fois depuis cinquante ans, c’est une longévité extraordinaire."
Bien utile juste avant l’été, période où les stocks sont souvent dangereusement bas.
Toutes les informations sur les collectes à proximité de votre domicile se trouvent sur le site www.donneurdesang.be.