Première pour Louvain-la-Neuve : une caméra de surveillance fixe temporaire devant le Bidule pour prévenir les nuisances
Des nuisances et des incidents (tapages, déchets, bagarres, etc.) sont constatés de manière récurrente devant cet établissement de la Grand-Rue. Une caméra sera placée temporairement afin de les prévenir.
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- Publié le 31-05-2023 à 14h10
- Mis à jour le 31-05-2023 à 14h18
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Une caméra fixe de surveillance va être placée temporairement devant le Bidule, un établissement de la Grand-Rue, à Louvain-la-Neuve. Elle sera active du 19 au 30 juin ainsi que du 18 au 29 septembre 2023.
Si des caméras de surveillance sont déjà utilisées lors d’événements comme les 24 Heures vélo, ce sera toutefois la première fois qu’un tel dispositif sera utilisé sur le territoire communal.
À Ottignies-Louvain-la-Neuve, la question des caméras de surveillance dans l’espace public fait débat depuis des années. OLLN 2.0-MR (minorité) pense qu’elles sont nécessaires. La majorité (Écolo, Avenir, PS) est plus réservée, n’en souhaitant pas pour une surveillance au long cours mais éventuellement en un endroit précis et de manière temporaire pour résoudre un problème spécifique.
Et c’est le cas ici, comme l’a expliqué la bourgmestre Julie Chantry (Écolo), lors du conseil communal de ce 30 mai.
Depuis quasiment l’ouverture du Bidule, "les nuisances provoquées par cet établissement sont assez récurrentes, particulièrement un soir de semaine où ils organisent une grosse soirée (NDLR : le Thirsty Thursday ou jeudi de la soif) ", a indiqué la bourgmestre.
Des rencontres ont eu lieu avec l’exploitant qui a mis des mesures en place. Mais elles se révèlent insuffisantes pour faire face aux nuisances : trouble à l’ordre public, tapages, déchets au sol, "miction sur la voie publique, si vous voyez ce dont je veux parler. Ces nuisances gênent les commerçants avoisinants qui doivent, le lendemain matin, supporter les “restes” de la veille. On a aussi constaté qu’il y a énormément de bagarres en fin de soirée devant l’établissement sur la voie publique et qui dégénèrent parfois un peu. Elles sont souvent le fait des mêmes personnes. Après discussion avec la zone de police, on vous propose de placer une caméra fixe temporaire pour pouvoir essayer d’identifier les personnes qui sont particulièrement problématiques et avoir, avec les images, des preuves qui pourront, si besoin, être soumises à la justice."
Prêtée par la police de Wavre
La caméra, dont les images seront aussi visibles en temps réel, permettra en outre, à la police de contrôler le déroulement des activités sur le domaine public aux alentours de l’établissement et d’intervenir plus rapidement si besoin.
Cette caméra sera prêtée gratuitement par la zone de police de Wavre. "Comme la législation l’oblige, elle sera signalée avec des pictogrammes. L’utilisation des images est, elle, encadrée par “la loi caméras”. "
Et la bourgmestre de continuer : "C’est un test grandeur nature pour voir si un outil comme celui-là a un intérêt pour faire face à une problématique tout à fait spécifique et non pas en vue de faire une surveillance continue de l’espace public. Il s’agit bien d’une surveillance ciblée par rapport à un établissement qui pose problème."
"Nous serions bêtes de nous en passer"
Sans surprise, le chef de file d’OLLN 2.0-MR, Nicolas Van der Maren, s’est réjoui "de l’évolution de la position du collège en la matière. Loin de considérer que la vidéosurveillance soit la panacée, nous pensons qu’il s’agit d’une des mesures qui peut contribuer à la sécurité et pas uniquement par son effet répressif pour identifier les auteurs d’infraction mais aussi par son effet dissuasif. Nous serions bêtes de nous en passer. On attendra l’évaluation de la police par rapport à ce test."
La bourgmestre a fait remarquer que ce n’était pas un revirement. "On ne change pas de position sur le sujet."
"Une caméra, puis deux, puis trois et qui sait, un jour, peut-être, la reconnaissance faciale..."
Sans surprise non plus, Valérie Depauw (Kayoux, minorité) a fait part des réserves de son groupe, suivant les doutes déjà émis lors de l’instauration des bodycams pour les agents d’intervention de la police. "On entend les nuisances et la demande de faire un test. Mais on peut se demander comment vont être évalués les effets négatifs. Il y a le risque que le résultat soit forcément positif et que du coup on aura une caméra, puis deux, puis trois et qui sait, un jour, peut-être, la reconnaissance faciale, un moyen que certains disent moderne et efficace pour traiter ce genre de cas. D’où nos réserves."
La bourgmestre a dit les entendre et a ajouté, au sujet des bodycams, que la police les utilise depuis plusieurs années sans souci particulier.
Au final, le placement de la caméra a été approuvé, moins l’abstention des deux Kayoux.