Louvain-la-Neuve : la saison 23-24 du théâtre Le Vilar en cinq pépites
Le Vilar s’apprête à vivre une saison exceptionnelle, marquée par l’inauguration de sa nouvelle salle en mars 2024.
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Publié le 25-05-2023 à 19h37 - Mis à jour le 26-05-2023 à 11h08
Aux commandes du théâtre de Louvain-la-Neuve depuis octobre 2021, Emmanuel Dekoninck apporte, à chaque nouvelle saison, de la fraîcheur et de la nouveauté dans sa programmation. Ce mardi soir, c’est à l’Aula Magna, devant une salle archi-comble de 1 200 fidèles abonnés, que le directeur a présenté les temps forts de la prochaine saison du Vilar. Il serait vain de développer ici, point par point, les 28 spectacles – 14 créations et 14 accueils – proposés entre septembre 2023 et juin 2024. Vous les trouverez sur le site internet du théâtre ( levilar.be). Mais pointons quelques grands moments en compagnie du directeur.
1. La grande création de la première partie de la saison est aussi celle qui l’ouvrira, le 12 septembre: L’Imprésario de Smyrne, de Carlo Goldoni. Une comédie qui tiendra à l’affiche de l’Aula Magna pendant deux semaines (850 places chaque soir), du 12 au 23 septembre. Créée en coproduction avec la France, mise en scène par le metteur en scène d’opéra et théâtre Laurent Pelly, cette comédie qui verra jouer une douzaine de comédiens continuera sa tournée ensuite à Bruxelles, à Liège et en France. "Mon objectif est d’amener le Vilar à l’international mais aussi de créer un réseau pour aider les comédiens et les metteurs en scènes belges à s’exporter. Ce sera une production de grande envergure, avec la soprano Natalie Dessay, notamment."
2. La deuxième création d’envergure est celle qui ouvrira le nouveau théâtre Jean Vilar, entièrement reconstruit, du 9 au 23 mars 2024: Le Garçon du dernier rang, un thriller de Juan Mayorga, qui sera mis en scène par Jessica Gazon. "Pour inaugurer la nouvelle salle, c’était une évidence pour moi, avoue Emmanuel Dekoninck. Cette pièce est dans mes cartons depuis longtemps et j’adore le travail de cette metteur en scène ainsi que sa manière de diriger les acteurs. Je voulais un grand texte contemporain pour cet événement, pas un classique revisité. Ce texte a été écrit en 2000 et François Ozon l’a adapté au cinéma sous le titre “Dans la maison” (2012). Mais ce sera la première fois qu’il sera joué en Belgique."
3. Le Misanthrope, de Molière, du 9 au 20 avril 2024. En voilà, un classique ! Et quel classique ! Il sera mis en scène par Patrick Mincke, et interprété par de grands comédiens dont le mystérieux Itsik Elbaz dans le rôle d’Alceste. Cet accueil d’une création du Théâtre du Parc (Bruxelles) est significatif du changement induit par la nouvelle infrastructure qui sera à disposition. Fini la fameuse scène trapézoïdale du Vilar qui plombait l’enthousiasme du directeur. La nouvelle salle pourra accueillir presque tous les types de spectacle. Avec un peu moins de places – on passe de 500 à 380 – mais une scène rectangulaire, avec un cadre à 12 mètres. "C’est important car aujourd’hui, plus aucune production n’est lancée seule, rebondit Emmanuel Dekoninck. L’idée est de permettre de partager les coûts d’une création, mais aussi de la jouer sur une plus longue période afin de permettre au spectacle de pouvoir exister et rayonner. Puisque la salle sera plus petite, c’est ce que nous ferons, nous programmerons des séries plus longues lorsque le spectacle s’y prête."
4. Le grand spectacle de cet été dans les ruines de l’abbaye de Villers, Lucrèce Borgia, de Victor Hugo, sera joué au Vilar, du 14 au 25 mai. Avec dix comédiens, une chanteuse lyrique, et… monsieur le directeur en personne, à la mise en scène.
5. Du 20 mars au 26 avril, un spectacle sur la thématique des réseaux sociaux et leurs inquiétants paradoxes parcourra le Brabant wallon. Wireless People est un projet porté par les jeunes Maïa Blondiau et Greta Fjellman. Pour l’occasion, le Vilar s’associe à 13 lieux de culture du BW, afin de promouvoir la culture dans toute la province. "Nous avions initié cette idée de mettre les opérateurs des arts de la scène autour de la table avec “Orgasmes”, cette saison. La pièce a cartonné. D’autres opérateurs du BW nous ont rejoints cette année (le 4 Mains, le Monty, la Valette, l’Espace Columban), on est 25 autour de la table… C’est une gageure de travailler tous ensemble, mais ça permet aussi des échanges et de faire naître des idées, des solidarités… Que nos abonnés soient tentés de pousser d’autres portes et d’aller voir des spectacles ailleurs fait partie de nos missions en tant que centre scénique. J’espère bien que cette tournée en BW deviendra une tradition", conclut Emmanuel Dekoninck.