Un Ottintois filmait une femme à terre en lisant des versets du coran…
Scène surréaliste, au petit matin, dans une rue d’Ottignies. Quasi dénudée, une femme se contorsionne. Un homme lit des versets du coran et filme.
- Publié le 29-03-2023 à 21h12
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Le 19 juin 2019, Henry (prénom d’emprunt) G., un Ottintois âgé de 23 ans, maintient au sol une jeune femme. Elle se relève, il la suit et la bouscule, lui porte des coups qui la projettent sur la chaussée et, cerise sur le gâteau, il se met à la filmer.
Voilà pourquoi il reçut une citation à comparaître à l’audience correctionnelle du 15 juin 2022. Il déclina l’invitation. Mal lui en prit. L’organe du parquet requit une peine de deux ans de prison ferme à l’encontre de cet homme qui fut reconnu parce que, pour le moins maladroit, il filma son visage et la paire de baskets caractéristiques qu’il portait ce jour-là.
Pour toute explication, il avait donné aux policiers chargés de l’enquête que la malheureuse, qui n’a pas été identifiée, "semblait possédée".
Le tribunal se montra moins sévère que le parquet ne l’avait été. Il le condamna le 20 juillet 2022 à un an ferme.
Henry est venu faire opposition le 22 février dernier. Il devait répondre de trois chefs d’inculpation, coups, non-assistance à personne en danger, infliger la lecture du coran en maintenant sa victime au sol, à moitié nue.
"Une bêtise, une maladresse"
Il avait eu tout loisir de visionner la scène sur vidéo. "Une bêtise, une maladresse, répéta-t-il. Je l’avais rencontrée dans un appartement avec des amis et des amies. On avait beaucoup bu. Elle avait vomi pendant la soirée. Elle a quitté les lieux. Elle était devenue ingérable. Je l’ai suivie".
Son avocat Pierre Deutsch tenta le tout pour le tout en plaidant l’acquittement.
"Une femme dénudée ? Il faisait chaud, cette nuit-là. Les coups ? Il a essayé de lui venir en aide. La filmer ? Il n’y avait dans son chef aucune intention d’infliger à cette femme un traitement humiliant ou dégradant. Il n’est ni musulman ni exorciste, il ne portait pas de crucifix, n’avait pas de gousse d’ail, il a simplement lu des paroles sacramentelles. C’était irrationnel."
Le tribunal a considéré les préventions comme établies mais a revu son jugement largement à la baisse: 120 heures de travail.