Ces matières où l’UCLouvain brille dans le monde
L’UCLouvain classe trois de ses programmes dans leur top 50 mondial respectif : la théologie, les classiques et histoire ancienne et la philosophie.
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Publié le 27-03-2023 à 06h07
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La théologie, les classiques et l’histoire ancienne ainsi que la philosophie : telles sont les trois matières pour lesquelles l’UCLouvain performe au niveau mondial, selon le dernier "QS World University Rankings by Subject".
Ce classement des universités du monde entier par matière est publié par Quacquarelly Symonds, une société britannique spécialisée dans l’analyse des établissements d’enseignement supérieur.
Dans leur domaine respectif, le programme de théologie de l’UCLouvain se classe 23e mondial, celui des classiques et histoire ancienne 36e et celui de philosophie 42e.
"Nous avons déjà été mieux classés (NDLR : 8e en 2019) , mais se placer aux alentours de la 20e place mondiale reste une belle performance et c’est mérité. Je suis content, témoigne le doyen de la faculté de théologie et d’étude des religions, Geert Van Oyen. En 2022, on a ajouté cette seconde partie au nom de la faculté pour éclaircir les choses. On ne forme pas de prêtres et ce nom reflète mieux l’activité de recherche et d’enseignement qu’on mène depuis des années et centrée sur un monde multireligieux. Nous ne traitons pas que de la religion catholique, nous étudions aussi l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme, le protestantisme... Cette diversité se reflète d’ailleurs au sein du corps académique."
Le doyen de la faculté de philosophie, arts et lettres, Cédrick Fairon, se réjouit aussi du classement de deux de ses programmes. "On travaille quotidiennement à améliorer ce qu’on fait, donc forcément, on est satisfait de voir que cela porte ses fruits et est reconnu. Mais il faut rester humble : de nombreuses variables entrent en jeu dans ce type de classement et sur lesquelles on n’a pas forcément le contrôle."
Pour expliquer cette reconnaissance mondiale, le professeur Fairon pointe différents facteurs.
Des petites cohortes, donc un enseignement proche des étudiants
Il y a le fait que ces études sont suivies par de plus petites cohortes. "On parle de quelques dizaines d’étudiants dans un auditoire là où dans d’autres matières, il y en a des centaines. Nos étudiants bénéficient dès lors d’un investissement du corps enseignant sans pareil."
La faculté est aussi intégrée dans un réseau interuniversitaire international. "L’enseignement et la recherche sont ainsi interconnectés avec d’autres grandes institutions. En outre, ces dernières années, nous avons beaucoup recruté au niveau international en philosophie, notamment, ce qui apporte une énergie nouvelle et un dynamisme."
Enfin, le doyen salue l’idéal défendu par l’UCLouvain, celui de rester une université complète. "Certaines institutions dans le monde procèdent à des coupes sèches dans le cadre académique et scientifique de secteurs plus pointus comme la philosophie et les langues classiques peuvent l’être. Ce n’est pas le cas de l’UCLouvain qui continue à investir dans ces filières que certains considèrent, à tort, être moins porteuses. On vient d’ailleurs de recruter une enseignante en égyptologie."
Le son de cloche est identique du côté de la faculté de théologie et d’étude des religions. "Nous sommes une petite faculté avec quelque 220 étudiants (doctorants compris) ou 430 si on élargit à ceux qui suivent une mineure en notre sein. Cela permet de les accompagner de manière très étroite", souligne Geert Van Oyen.
Pourquoi former des théologiens ou des philosophes ?
Et de continuer : "Être intégré dans une université complète permet aussi d’avoir une approche interdisciplinaire de nos domaines. Et nous sommes très bien équipés pour la recherche dans toutes les disciplines. Au niveau des langues anciennes, par exemple, outre le latin et le grec, nous donnons aussi toujours des cours d’hébreux ou d’araméen notamment, ce qui n’est pas le cas partout."
Mais à quoi cela sert-il de former des théologiens ? "Il n’y a qu’à ouvrir le journal pour voir que la religion est partout autour de nous : il y a, par exemple, ce qui se passe en Israël ou encore la guerre en Ukraine avec le rôle du patriarche orthodoxe russe. Les religions jouent un rôle dans nos sociétés. Il est donc essentiel de pouvoir proposer une étude critique de nos sources (Bible, Coran, Talmud...), de nos traditions (l’histoire de l’église) et de nos pratiques actuelles. De plus, face aux crises qui se succèdent (financières, Covid, etc.), les gens sont à la recherche de sens. La question du pourquoi, nous sommes peut-être la seule faculté de l’université à la poser."
Cette recherche de sens est aussi avancée par Cédrick Fairon. "Les sciences humaines sont importantes pour la société, même si elles sont parfois moins mises en évidence par rapport aux sciences exactes et leurs grandes avancées médicales ou technologiques. Pourtant, elles sont importantes pour comprendre notre monde qui se construit et son histoire. Mais on ne va pas se mentir, notre public d’étudiants s’érode car il n’est pas toujours facile de convaincre des jeunes qu’étudier la philosophie ou les lettres classiques est essentiel pour notre société."
Geert Van Oyen relève, lui, que les étudiants en théologie et étude des religions sont plus âgés. "Je comprends qu’à 18 ans, on ne se dit pas qu’on va entamer cinq années d’études de ce type. Généralement, nos étudiants ont 30-40 ans. Ils ont déjà un vécu. Cela rend l’enseignement d’autant plus interactif et participatif", souligne le doyen qui, comme son confrère, se réjouit que la lumière soit mise sur ces programmes plus confidentiels.
Un classement dominé par les USA et le Royaume-Uni
Le classement "QS World University Rankings by Subject" en est à sa 13e édition. La réputation académique, la réputation auprès des employeurs, l’impact de la recherche (notamment les citations dans les articles scientifiques) ou les partenariats internationaux font partie des critères pour établir ce classement largement dominé par les universités américaines (Harvard, MIT...) ou britanniques (Oxford, Cambridge...).
En Belgique, la KULeuven tire son épingle du jeu, classant 20 programmes dans leur top 50 mondial respectif, avec par exemple, une 5e place pour la théologie ou une 12e pour la dentisterie.
Quand à l’UCLouvain, elle est la seule université belge francophone à classer des programmes dans un top 50 mondial.