"84 minutes d’amour avant l’apocalypse" au Vilar, à Louvain-la-Neuve, un bijou
"84 minutes d’amour avant l’apocalypse", au Vilar, parle d’amour et joue subtilement avec la frontière entre réalité et fiction. Une réussite.
Publié le 16-03-2023 à 11h50 - Mis à jour le 16-03-2023 à 12h03
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Tout vient à point à qui sait attendre : 84 minutes d’amour avant l’apocalypse, la nouvelle création du Vilar, devait se jouer en janvier 2021. Las, le Covid jouant toujours les trouble-fête, la pièce de théâtre fut reportée et ce n’est qu’actuellement qu’elle se joue à Louvain-la-Neuve. Mais le plaisir n’en est que plus grand, tant la pièce de et avec Anne-Pascale Clairembourg, Julie Duroisin et Emmanuel Dekoninck, par ailleurs directeur du Vilar, est jouée avec maestria.
Simon, auteur de polar, n’a plus que trois jours pour envoyer sa pièce. Mais cette fois, il a décidé d’écrire une histoire d’amour, un sujet qu’il maîtrise peu, tant il est lui-même un handicapé de l’amour. Mais la fiction ne permet-elle pas d’expérimenter ce qu’on voudrait vivre dans la réalité ?
L’homme fantasme sur une comédienne, Lucie, et se voit bien lui dédier le premier rôle de sa prochaine création. Et coïncidence, ou pas, il monte dans le même ascenseur que sa sœur jumelle, Anna...
Un trio de comédiens irrésistible
Voilà la matière qui nourrit 84 minutes d’amour avant l’apocalypse, un petit bijou qui joue subtilement avec cette frontière entre la réalité et la fiction.
Sur scène, Emmanuel Dekoninck incarne à merveille cet homme candide, plein d’espoir mais quelque peu perdu et sous la coupe d’une mère qui entend conduire, malgré elle, la vie de son fils.
Celle-ci est campée par Julie Duroisin qui endosse toute une série d’autres rôles, lui permettant ainsi de se faire tour à tour grinçante, sarcastique, drôle mais aussi touchante et poignante. Quelle prestation!
Anne-Pascale Clairembourg n’est pas en reste non plus, si bien que le trio évolue avec brio dans un décor assez minimaliste pour les laisser s’exprimer et rappelant les années 70. On pointera ce mur central qui peut se faire transparent, comme un rappel que l’écart entre fiction et réalité peut être ténu.
On ressort d’ailleurs de la représentation avec cette petite phrase entendue pendant la pièce : "Dans la vie, tout est possible... comme dans les histoires…" Une belle leçon !
Au Vilar, la pièce, qui se joue jusqu’au 18 mars, affiche quasiment complet. Une liste d’attente est ouverte (0800 25 325) pour la représentation du jour même, en cas de désistement ; www.levilar.be.