Vendée Globe : cette fois, le budget n’arrêtera pas Denis Van Weynbergh, le skipper d'Ottignies-Louvain-la-Neuve
Le skipper d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a trouvé son sponsor principal, D’Ieteren Group. Il est maintenant sûr d’avoir le budget pour participer au Vendée Globe, mythique tour du monde à la voile. "Reste" à se qualifier.
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Publié le 28-02-2023 à 14h52 - Mis à jour le 28-02-2023 à 16h21
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Le skipper Denis Van Weynbergh ne connaîtra pas la même mésaventure que début 2020, quand il avait dû renoncer au Vendée Globe 2020, faute de budget. L’Ottintois a trouvé son sponsor principal qui le suivra jusqu’au bout de son périple : D’Ieteren Group.
Cette société est principalement active dans le secteur automobile et est notamment connue pour être le distributeur en Belgique des véhicules Volkswagen, Audi, Seat et Skoda notamment.
"Avec D’Ieteren Group, je viens de franchir le cap Horn, souligne, de manière imagée, le navigateur. Il m’apporte une sérénité financière et donc une confiance dans l’avenir, ce qui est un facteur essentiel pour la pérennité de projet. Désormais, je vais pouvoir me consacrer pleinement à mon rôle de skipper, voir comment améliorer mon bateau et me préparer pour le Vendée Globe, cette mythique course à la voile en solitaire, sans escale ni assistance."
"Je reste l’Union Saint-Gilloise en Ligue des Champions"
Si les partenaires se montrent discrets sur les montants en jeu, Denis Van Weynbergh précise qu’il a toujours dit chercher quelque 1,5 million €. C’est un petit budget pour une telle course : ceux qui lutteront pour la victoire ont un budget qui tourne autour des 14 à 20 millions €. "Mon projet vient de grandir très fort avec ce nouveau partenaire. On change de dimension, même si je reste l’Union Saint-Gilloise en Ligue des Champions", sourit-il.
Francis Deprez, le CEO de D’Ieteren Group, explique pourquoi cette société s’engage auprès du sportif brabançon : "Trois raisons font que nous sommes heureux d’aider Denis Van Weynbergh à réaliser son rêve, le rêve d’une vie. Tout d’abord, son projet est aligné aux valeurs de notre entreprise familiale qui existe depuis 1805. Il y a cet esprit entrepreneurial et cette prise de risque courageuse de vouloir réaliser une telle course. Faire un tel tour du monde, c’est quasiment mission impossible, il n’y a pas de garantie, il faut y aller à fond pour réussir.
Ensuite, c’est un projet engagé au niveau du respect de l’environnement mais aussi de ses collaborateurs."
Denis Van Weynbergh explique que son équipe est composée de 8 personnes, quasi toutes bénévoles mais réalisant un travail très professionnel. Ensuite, il a adopté une démarche écoresponsable, dit-il, notamment en réutilisant des pièces et en allant jusqu’à leur fin de vie. "Ma grand-voile a parcouru 40 000 milles, soit quelque 80 000 kilomètres. C’est seulement maintenant que je la change car elle a été au bout du bout."
Comme troisième raison, Francis Deprez ajoute que son groupe est ancré en Belgique tout en ayant une envergure internationale. "Ce projet symbolise les deux", le bateau, qui portera désormais le nom de son sponsor principal, battant pavillon belge même si son port d’attache se situe aux Sables-d’Olonne, d’où partira, le 10 novembre 2024, la course, parfois surnommée l’Everest des océans.
Et maintenant, se qualifier
Mais avant, le skipper doit se qualifier pour la course.
Cela signifie tout d’abord terminer une des trois dernières courses en solitaire qualificatives, à savoir le Retour de la Transat Jacques Vabre (Martinique-Lorient) en décembre prochain, la Transat CIC (Lorient-États-Unis) en mai 2024 ou la New York Vendée en juin 2024.
Ensuite, le marin doit accumuler un maximum de milles pour s’assurer d’une place au départ, car seuls 40 bateaux partiront, dont 26 anciens (c’est le cas de sa monture).
Le programme de Denis Van Weynbergh s’annonce donc chargé avec, outre les trois courses qualificatives, la Rolex Fastnet, en double, en juillet prochain, le Défi Azimut en septembre et la Transat Jacques Vabre, en double, en novembre. En 2024, il participera aussi au Trophée Azimut, en solitaire.
Un entraînement indispensable avant d’aller faire "le mariole dans le grand Sud"
"Prendre part à toutes ces courses est indispensable pour s’entraîner en vue du Vendée Globe, pour effectuer les réglages, etc. Il n’est pas question d’aller faire le mariole dans le grand Sud sans avoir tous ces milles derrière moi, lance, toujours avec le sens de la formule, l’aventurier ottintois. On travaille aussi beaucoup sur mon bateau à dérive droite pour améliorer son potentiel. On change l’électronique, on remplace petit à petit les voiles, on l’allège, ce qui veut dire qu’on supprime un peu de confort mais sans jamais toucher à la fiabilité et sans aller jusqu’aux extrêmes. Certains ne peignent pas l’intérieur de leur bateau pour gagner une vingtaine de kilos. Mais je n’ai pas envie d’avoir l’impression d’entrer dans une cave… Je prendrai aussi un safran de rechange. Au dernier Vendée Globe, le bateau Hugo Boss, qui visait la victoire, n’en avait pas. Or, il a connu une avarie de safran et a dû abandonner. Mon objectif à moi est de boucler le Vendée Globe, même si je souhaite évidemment réaliser le tour du monde le plus rapidement possible. J’espère faire mieux que 90 jours."
Rendez-vous donc en 2025 pour savoir si Denis Van Weynbergh aura réalisé son rêve.