La gestion du bois de Lauzelle en débat au conseil communal d'Ottignies-Louvain-la-Neuve
La Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a désormais une représentante dans le comité des utilisateurs de ce bois. Kayoux a demandé ce que le collège attendait d’elle.
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Publié le 27-02-2023 à 15h22 - Mis à jour le 27-02-2023 à 15h33
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La Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve a désormais une représentante, son écoconseillère, dans le comité des utilisateurs du bois de Lauzelle, à Louvain-la-Neuve. Lors du dernier conseil communal, les élus ont approuvé sa désignation. Kayoux (minorité) a saisi l’occasion pour demander au collège communal ce qu’il attendait de cette représentante ainsi que pour parler de la gestion du bois.
C’est que celle-ci ne laisse pas indifférent. Preuve en septembre 2022, quand son propriétaire, l’UCLouvain, faisait procéder à des coupes d’arbre.
"L’engagement de l’université est de gérer durablement ce bois de 198 hectares et d’y chercher un maximum de biodiversité, expliquait le garde forestier de l’université, Thibault Thyrion dans nos colonnes, le 9 septembre 2022. Et pour qu’il soit plus résilient, il faut le gérer. Une forêt a tendance à s’homogénéiser. Si on la gère, elle présentera des essences plus variées et elle sera potentiellement plus résistante à un environnement changeant."
Mais une pétition avait circulé non seulement pour regretter que l’UCLouvain ait fait le choix d’une approche sylvicole classique mais aussi pour appeler à ce qu’on laisse la forêt se régénérer par elle-même et devienne résiliente par elle-même.
À l’époque, le garde forestier avait indiqué que la Ville était représentée dans le comité d’utilisateurs. Ce qui n’était pas le cas. Le collège communal en a profité pour demander à l’université d’intégrer la Ville au sein de ce comité. Demande qui fut acceptée.
Un comité des utilisateurs
Le pilotage du bois de Lauzelle est assuré par un comité de gestion opérationnelle et un comité scientifique qui réfléchit, lui, sur le long terme. À cela s’ajoute un comité des utilisateurs qui se réunit plus ou moins deux fois par an et qui fait remonter les besoins et attentes des utilisateurs. Pour le propriétaire, il permet aussi d’informer les usagers du bois.
Il est composé d’utilisateurs internes à l’UCLouvain (des représentants de différentes facultés, des étudiants via l’AGL, de l’Inesu) mais aussi externes (habitants via l’association des habitants, Natagora, la section brabançonne des cercles des naturalistes de Belgique et maintenant aussi la Ville).
"Un puits de biodiversité, un refuge pour la faune"
"Il y a de nombreux enjeux liés à ce bois qui est un puits de biodiversité et un refuge pour la faune. Il est important pour la lutte contre les impacts du réchauffement climatique et pour la qualité du cadre vie des habitants. Il y a aussi des intérêts économiques et scientifiques, a rappelé Xavier Liégeois (Kayoux). La nomination d’une représentante de la Ville est donc une belle opportunité pour ouvrir une nouvelle fenêtre de transparence, cette fois sur la gestion du bois de Lauzelle."
D’où sa question de savoir quelles missions vont être confiées à la représentante de la Ville.
Que fera la représentante de la Ville ?
"Son mandat sera de veiller à ce que les actions du propriétaire cadrent avec les priorités reprises dans le plan stratégique de la Ville et dans le le plan communal de développement de la nature (PCDN), a répondu l’échevin de l’Environnement, Philippe Delvaux (Écolo). Un, cela signifie veiller au développement du maillage écologique, car comme vous l’avez dit, le bois de Lauzelle est un poumon important pour la ville.
Deux, c’est veiller à la protection des bois, préserver les arbres remarquables, protéger la faune et la flore du bois car il est très riche au point de vue de la biodiversité. C’est veiller au respect de la forêt par les usagers et aussi suivre les pratiques de gestion sylvicole.
Trois, c’est la gestion des zones humides, dans le bas du bois. Mettre en valeur, protéger les cours d’eau. Mettre des mesures en place de prévention et de protection des inondations. Et aussi laisser vivre le castor, une espèce protégée.
Quatre, c’est respecter les normes de bien-être animal repris dans le décret wallon, notamment tenir les chiens en laisse.
Cinq, c’est veiller au respect de la gestion zéro pesticides qu’on applique dans le domaine public."
L’échevin a ajouté que la présence de la Ville dans ce comité des utilisateurs était "indispensable par rapport au respect des normes liées au statut Natura 2000 du bois et surtout pour qu’il garde ce statut notamment par rapport au futur projet de quartier Athéna-Lauzelle à proximité".
"Ne pas minimiser le rôle des habitants"
Il a en outre souligné qu’il ne faut pas minimiser le rôle des habitants et de son représentant pour porter leur voix, ceux-ci et la Ville n’ayant pas forcément les mêmes demandes par rapport à la gestion du bois.
Ce qui a un peu déçu Kayoux : "Pour les habitants, cette représentante de la Ville ne va pas changer grand-chose par rapport au bois. Le guichet reste le propriétaire", a glissé Valérie Depauw.
"Il y a un propriétaire qui gère le bois et on ne va pas empiéter sur ses compétences, a répondu l’échevin. La représentante de la Ville relayera les priorités que j’ai exposées. Ce n’est pas à nous de porter des pétitions. Il y a aussi un rôle pour les habitants."
De son côté, Nicolas Van der Maren (OLLN 2.0-MR, minorité) a affirmé avoir confiance en l’université pour protéger et maintenir la biodiversité du bois de Lauzelle. "Il ne faut pas partir du principe que le propriétaire va se comporter comme un méchant."