"Chiens de faïence", une pièce qui ne fait pas dans la dentelle au Théâtre Blocry
Héloïse Jadoul met en scène le texte de Vincent Lecuyer, " Chiens de faïence ". Un texte tout en excès de langage qui parle de pouvoir et de familles.
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Publié le 03-02-2023 à 10h16 - Mis à jour le 03-02-2023 à 10h17
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Sur un fond musical de death metal, un homme débarque avec sa compagne dans les coulisses d’un concert. Il est le père de la chanteuse et veut féliciter sa fille pour sa performance, mais un grand type chargé de la sécurité fait barrage. Très contrarié, le père monte dans les tours et laisse rapidement paraître le visage d’un homme peu commode, pour ne pas dire d’un sale type. Face à lui, impassible, le gars de la sécurité se raidit, tandis que la compagne tente de se désolidariser des excès de langage et des provocations de celui avec qui elle a choisi de partager sa vie, même s’il est infect…
Au-delà de la réflexion sur les jeux de pouvoir dans les rapports sociaux, cette situation imaginée par Vincent Lecuyer, l’auteur de Chiens de faïence, est surtout un prétexte pour explorer des rapports père/fille mais aussi belle-mère/belle-fille conflictuels, finalement assez classiques.
Mis en scène par Héloïse Jadoul, les comédiens offrent un spectacle qui aurait sans doute gagné à être joué avec un public en bi-frontal, comme c’était le cas lors de sa création au Rideau. Le personnage du père, un quinquagénaire provocateur, dénué de la moindre psychologie, est incarné par un Youri Dirkx parfaitement vulgaire. Face à lui, les postures et mimiques de Mehdi Zekhnini rendent les mots superflus et lui assurent la sympathie du public. Lisa, la compagne, un personnage ambivalent, est quant à elle finement interprétée par Jessica Fanhan.
Tout au long de ce presque huis clos, le public est pris à témoin par les personnages, ce qui a pour effet de détendre l’atmosphère étouffante dégagée par le discours du père. Mais derrière les excès de langage et les provocations, se devine aussi une demande d’amour qui peine à trouver le moyen de s’exprimer sainement. Et les mots de Vincent Lecuyer n’invitent guère à l’optimisme à cet égard.
Jusqu’au 11 février au Théâtre Blocry. 0800 25 325, www.levilar.be