Au Vilar à Louvain-la-Neuve : France Bastoen parmi les douze comédiens d’« Ivanov »
La Compagnie Belle de Nuit jouera son " Ivanov ", de Tchékhov, au Vilar jusqu’au 4 février. France Bastoen en est l’une des douze interprètes.
Publié le 24-01-2023 à 20h32 - Mis à jour le 24-01-2023 à 20h33
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Après avoir séduit Bruxelles, les douze comédiens d’ Ivanov, d’Anton Tchékhov arrivent ce mercredi au Studio 12, à Louvain-la-Neuve, pour une série de dix représentations. Parmi eux, France Bastoen, sacrée meilleure interprète aux Prix Maeterlinck de la critique 2022.
France Bastoen, vous êtes membre de la Compagnie Belle de Nuit depuis ses débuts ?
Cela fait 25 ans et je lui suis fidèle, car j’accorde de l’importance à la notion de « compagnonnage » dans un métier où l’on est volontiers appelé à se disperser. Je suis aussi une fidèle de L’Infini Théâtre. Mais tout cela ne m’empêche évidemment pas de réaliser divers projets artistiques.
S’il fallait résumer le propos de cette pièce ?
Ivanov est un homme normal, pas un héros, mais il est à un tournant de sa vie. Sa femme est en train de mourir et il tombe amoureux d’une autre. Autour de lui s’agite un petit monde plutôt moche, mesquin, on est dans la calomnie. Ce monde, c’est nous, dans nos petitesses et nos aspirations…
La pièce vient d’être créée à Bruxelles où elle a été qualifiée de « reprise audacieuse ». Quelle est l’actualité de cette pièce ?
Reprendre des pièces classiques, les réinterroger en lien avec aujourd’hui est d’une extrême richesse. On jouera encore Tchékhov dans 20 ans, je pense, car il nous parle de la condition humaine, de l’âme humaine, et, en cela, il est universel. Ivanov explore les tiraillements d’une société en perdition, et aussi ceux de chaque individu dans cette société.
Vous jouez le rôle de Babakina, une veuve esseulée et insaisissable…
À partir de Babakina, on pourrait faire une spin off, comme on le fait au cinéma, qui permettrait au personnage de se déployer. Mais même les tout petits rôles ont leurs contradictions et leurs tiraillements chez Tchékhov. Tous sont riches. Cela dit, nous sommes douze sur scène, et ça, c’est un cadeau ! Et j’ai bien le temps pour regarder jouer les autres (rires).
La proposition de mise en scène de Georges Lini casse les codes. Vous pouvez expliquer en quoi cela change votre manière de travailler ?
Nous sommes dans une configuration bi-frontale qui implique le spectateur physiquement, et où le public est pris à partie. Nous, comédiens, on s’est tous mis d’accord sur les enjeux, mais on a le droit de changer notre manière de jouer, on a une marge de liberté dans les mouvements.
Finalement, c’est un drame ou une comédie ?
On est dans un tableau sombre, mais le ton est finalement à la comédie, et c’est ça qui est fort chez Tchékhov.
Au Studio 12, à Louvain-la-Neuve, du 25 janvier au 4 février.https ://levilar.be/Ivanov