RÉTRO 2022 - Mai : Le Vendée Globe passe aussi par des vents contraires pour Denis Van Weynbergh
En 2022, la mer a mis à rude épreuve le skipper Denis Van Weynbergh et son bateau, Les Laboratoires de Biarritz. Mais le Vendée Globe 2024 reste en point de mire.
Publié le 30-12-2022 à 06h45
:focal(475x325:485x315)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/YCA6C4SDCRCWNEWVGOSYZR5U4A.jpg)
Après la Transat Jacques Vabre en 2021, une course au large entre Le Havre et la Martinique réalisée en double, les choses sérieuses, en solitaire, attendaient, en cette année 2022, Denis Van Weynbergh.
Après avoir renoncé pour une question de budget au Vendée Globe 2020, le skipper d’Ottignies-Louvain-la-Neuve tente à nouveau de décrocher une place parmi les 40 marins qui prendront le départ le 10 novembre 2024 de ce tour du monde en solitaire, sans escale ni assistance, l’épreuve ultime dans la catégorie des voiliers Imoca.
Les mers et océans lui ont toutefois montré combien la qualification s’arracherait de haute lutte.
Le dimanche 8 mai, le marin prenait le départ de la Guyader Bermudes 1000 Race, à Brest, en France. La course l’a mené à la pointe Sud-Ouest de l’Irlande avant de descendre vers le Cap Finisterre en Espagne et retour dans le port breton.
Avec son monocoque, Les Laboratoires de Biarritz, Denis Van Weynbergh a terminé, après 7 jours en mer, 21e et dernier de la course qui a enregistré trois abandons.
Entre mal de mer et voile qui explose, la régate ne fut pas simple pour lui. "Mais l’objectif était de terminer, précise-t-il. Perdre cette voile a toutefois impacté mon résultat puisque je l’aurais normalement utilisée 50% du temps si je l’avais eu à disposition."
Le 12 juin, place à la Vendée Arctique qui devait, pour la première fois, emmener les Imocas au-delà du cercle polaire arctique. Mais les conditions météorologiques dantesques en ont décidé autrement et le parcours a été revu pendant la course même !
Vendée Arctique: un abandon à 37 km de l’arrivée
Denis Van Weynbergh aura, lui, caressé la ligne d’arrivée mais, après avoir lutté comme un beau diable, il a dû abandonner à moins de 20 milles nautiques (37 kilomètres) de celle-ci.
La tempête et les avaries l’auront meurtri lui et son bateau. "Grosso modo, c’était une chouette course, témoigne-t-il pourtant. Mais j’ai tapé quelque chose avec mon bateau et cela a ouvert mon étrave et arraché un de mes safrans (une partie d’un gouvernail). Je me suis en outre blessé: une double déchirure aux ischio-jambiers. Après une douzaine d’heures où j’ai tout tenté pour rejoindre la ligne d’arrivée, j’ai fini par abandonner. Mais la distance que j’ai parcourue a été prise en compte dans mon enveloppe des milles pour la qualification au Vendée Globe."
Quarante marins prendront le large fin 2024. Treize places sont réservées à des skippers avec un bateau neuf, 26 pour des bateaux plus anciens (ce qui est le cas de celui de l’Ottintois) et une invitation est laissée à la discrétion des organisateurs.
Pour se qualifier, les navigateurs doivent se qualifier en prenant le départ d’au moins deux courses en solitaire (une en 2022 ou 2023 et une en 2024) et avoir terminé classé dans une moins une de ces deux courses tout en ne finissant pas trop loin du vainqueur.
La Vendée Arctique était l’une de ces courses qualificatives.
Si le nombre de skippers remplissant les conditions requises dépasse la limite, les marins qui ont engrangé le plus de milles sur différentes courses seront repris.
Après son abandon à la Vendée Arctique, le skipper belge s’est réfugié dans un fjord islandais où il a remis son bateau en état de prendre la mer, avant de le ramener aux Sables d’Olonne, en France, où il est basé.
Le 6 novembre, il devait prendre part à la Route du Rhum, mais en septembre il a renoncé à cette transatlantique, étant toujours blessé, n’ayant pas le budget pour remettre son voilier en mode course et étant toujours sur la liste d’attente pour la régate.
Alléger le voilier pour le rendre plus performant
"Après 6 mois de rééducation, je recommence seulement à faire de la musculation et du sport. Au niveau budget, il me manquait plus ou moins 120 000 € pour faire les réparations nécessaires et acquérir une grand-voile. Au final, je suis resté plusieurs mois à terre et j’ai fait beaucoup de prospections en vue d’obtenir des soutiens. J’ai semé et maintenant j’attends d’en récolter les fruits. Je suis optimiste et j’espère avoir de bonnes nouvelles en janvier."
Le bateau va être en chantier pour trois mois: il sera repeint mais surtout il sera allégé. "L’objectif ne sera plus seulement de terminer les courses mais aussi d’être performant tout en étant fiable", expose le skipper.
Le bateau servira de lieu de tournage d’un film
Fin mars, début avril 2023, le voilier sera remis à l’eau. En mai, il sera loué un mois pour le tournage d’un film sur la course au large, une manière aussi de récolter de l’argent.
En juillet, Denis Van Weynbergh participera à la Rolex Fastnet Race qui part de Cowes, au Royaume-Uni, pour arriver à Cherbourg, en France en passant par le rocher irlandais du Fastnet. Mais il n’a pas encore choisi son binôme.
Fin octobre, il sera sur la Jacques Vabre, toujours en double, avant, fin novembre, le Retour à la base, soit le retour de la Martinique vers la France, mais en solitaire cette fois. Nouveauté, cette course est qualificative pour le Vendée Globe 2024.
"Pour 2023, avec mon équipe de bénévoles aux Sables d’Olonne, nous avons donc de bons objectifs et de belles perspectives avec toujours le Vendée Globe 2024 en vue. Pour le reste, je dirais simplement bonne année à tout le monde !"