Ils ont été dans l’espace : Nicole Stott, Robert Thirsk et Reinhold Ewald, trois astronautes à l’UCLouvain
Trois astronautes ont partagé leur expérience et passion pour l’espace à l’UCLouvain dans le cadre de la Belgian Space Week.
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- Publié le 18-10-2022 à 15h50
- Mis à jour le 18-10-2022 à 15h52
3,2,1… Décollage. Le 24 mars 1992, Dirk Frimout, à bord de la navette spatiale américaine Atlantis, est en route pour l’espace. C’est le premier Belge à s’y envoler. C’était il y a 30 ans. Dix ans plus tard, le 30 octobre 2002, Frank De Winne décollait à bord d’une capsule russe Soyouz pour rejoindre la station spatiale internationale (ISS). Il eut même la chance d’effectuer une deuxième mission spatiale en 2009.
C’est ce double anniversaire qui est célébré à l’occasion de la Belgian Space Week. À l’UCLouvain, cet événement s’est concrétisé, ce mardi 18 octobre, en une journée qui a, entre autres, permis à quelque 300 élèves de secondaire (lycée Martin V de Louvain-la-Neuve, Smile School de Mont-Saint-Guibert, centre scolaire Sainte-Julienne de Fléron et école secondaire plurielle Karreveld de Bruxelles) de lancer leur propre fusée et de rencontrer trois astronautes.
L’Américaine Nicole Stott a réalisé deux vols spatiaux, en 2009 et 2011, et a vécu 104 jours dans l’espace en tant que membre d’équipage de l’ISS où elle a côtoyé Frank De Winne, et de la navette spatiale.
Robert Thirsk a volé à bord de la navette en 1996 et en 2009, il fut le premier Canadien à monter à bord d’un Soyouz. Il était aux côtés d’un certain Frank De Winne.
L’Allemand Reinhold Ewald s’est envolé vers la station russe MIR en 1997.
Tous trois ont partagé leur expérience, leur passion, leur amour pour l’espace et ont répondu à quelques questions des élèves, même si on regrette la qualité parfois approximative des traductions.
L’essentiel n’est pas là et on retiendra que tous trois ont été marqués à vie par leur(s) voyage(s) dans l’espace. "J’ai eu le privilège d’aller sur MIR", témoigne l’Allemand. "Encore maintenant, je dois me pincer pour croire que l’expérience que j’ai vécue était bien réelle", lance l’Américaine. "J’ai eu l’honneur de voler deux fois", souligne le Canadien.
« Être des membres d’équipage du vaisseau Terre, pas des passagers »
Nicole Stott a communiqué aux élèves son émerveillement une fois là-haut. "Cela semble couler de source, mais une fois dans l’espace, je me suis dit, oh mon Dieu, je vis sur une planète. On n’en a pas toujours conscience. On est tous des Terriens et la seule chose qui nous protège, c’est une fine ligne bleue, l’atmosphère. On doit comprendre que notre rôle n’est pas d’être des passagers de ce vaisseau qu’est la Terre, mais bien des membres d’équipage qui doivent collaborer."
L’astronaute américaine, qui a une sortie extra-véhiculaire à son actif, raconte qu’après ses études d’ingénieur, elle a travaillé au Kennedy Space Center de la Nasa. "Je me suis rendu compte que 99% de ce que faisaient les astronautes, ce n’était pas de voler dans l’espace mais c’est ce que je faisais moi aussi. Toutefois, je pensais que les astronautes étaient des personnes spéciales. Mais j’ai eu des mentors qui m’ont dit de prendre mon stylo et de remplir le formulaire de candidature."
« Ayez un plan B »
Robert Thirsk avait 15 ans quand Neil Armstrong a posé le pied sur la Lune. "J’étais fasciné par le programme Apollo et j’ai décidé de devenir, si possible, astronaute." Lui aussi reconnaît l’influence d’une personne dans son parcours qui l’a mené vers l’espace. Il était étudiant en ingénierie, quand un professeur, voyant quelque chose de spécial en lui, lui a demandé quel était son plan de carrière. Il lui a parlé de son envie spatiale. Ce professeur lui a alors fait remarquer que beaucoup de questions se posaient au niveau de la santé en lien avec l’espace. Pour augmenter ses chances d’être pris, il lui a conseillé de réaliser aussi des études de médecine. Un choix payant donc.
"Faites ce que vous aimez, persévérez et ajoutez quelque chose en plus car vous serez recrutés sur vos talents et capacités, soutient Reinhold Ewald . Et ayez un plan B."
La Lune en point de mire
De son côté, le Canadien a dit espérer que "l’un d’entre vous ira sur la Lune et dans 10 à 15 ans sur Mars. On n’est pas encore capable d’aller sur la planète rouge, mais j’espère que des étudiants de l’UCLouvain aideront à résoudre les problèmes à encore régler."
Et en évoquant le concept de la dilatation du temps et pour convaincre du bénéfice de l’exploration spatiale, il glissera, en souriant : "En voyageant à bord de l’ISS à 28 000 km/h, vu le temps que j’y suis resté, je suis revenu un centième de seconde plus jeune que si j’étais resté sur Terre..."
Ils ont lancé leur fusée

Une bouteille en plastique, quelques bouts de cartons pour les ailerons et un peu de ruban adhésif : il ne faut pas grand-chose au final pour construire une fusée… à eau.
Mardi, dans le cadre de la Belgian Space Week, des élèves de secondaire (lycée Martin V de Louvain-la-Neuve, Smile School de Mont-Saint-Guibert, centre scolaire Sainte-Julienne de Fléron et école secondaire plurielle Karreveld de Bruxelles) ont participé à un concours de lancer de fusée sur la place Montesquieu, à Louvain-la-Neuve.
L’objectif était que leur engin, construit en classe, atteigne une cible, un panier de basket, situé à 9 m 50 du pas de tir et à 3 m de hauteur.

Une fois la fusée remplie d’un peu d’eau et fixée à la rampe de lancement, les élèves devaient pomper pour mettre une pression suffisante dans la bouteille afin de faire sauter le bouchon. Il ne restait qu’à choisir l’angle de tir et enlever la tige retenant la fusée à la rampe...
Résultat pas toujours garanti puisqu’une seule fusée a réussi à toucher la barre verticale du panier, les autres décollant généralement bien plus haut que la cible et finissant même dans l’arbre voisin.
"Au niveau du contenu, cela nous a permis de voir les paramètres qui jouent sur la trajectoire et de les analyser par ordinateur mais aussi de se rendre compte que la réalité n’est pas toujours celle prévue par le programme informatique", explique Mme Balbeur, professeure de physique de Sainte-Julienne.
