« Vrai boom économique en Brabant wallon : l’inBW n’a jamais vendu autant de terrains dans ses parcs d'activités économiques »
L’enjeu pour l’inBW est donc de « reconstituer » un stock de terrains destinés aux entreprises, souligne Hadelin de Beer, son vice-président.
Publié le 15-06-2022 à 06h00
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UYNQN54VXVGKHM4GH75MWG3IUE.jpg)
L’an dernier, l’inBW a vendu plus ou moins 20 hectares dans ses parcs d’activités économiques à des entreprises pour qu’elles s’y installent. En 2020, juste un peu moins alors que bon an, mal an, les ventes tournent autour des 8 hectares. "On assiste à un vrai boom économique en Brabant wallon" , a commenté l’échevin Hadelin de Beer (Écolo) et vice-président de l’inBW lors du dernier conseil communal d’Ottignies-Louvain-la-Neuve où il a détaillé les enjeux pour l’intercommunale en vue de son assemblée générale du 22 juin prochain.
Le directeur de l’inBW, Baudouin le Hardy de Beaulieu, confirme que le Brabant wallon "reste une terre prisée des entrepreneurs. Ce qui est rassurant, c’est qu’en sortie de crise Covid et même pendant, des entreprises ont pris des décisions courageuses en termes d’investissement" .
Selon lui, les clés du succès sont multiples. Les problèmes de mobilité et d’accessibilité des terrains à Bruxelles profitent au Brabant wallon qui est proche de la capitale.
Étendre Wavre Nord près des antennes de la RTBF?
Le parc scientifique de Louvain-la-Neuve est une grosse locomotive et le développement interne du tissu économique dans la province joue aussi un rôle important dans la dynamique. "Il y a un effet d’entraînement. Il y a 40 ans, il y avait une seule entreprise à Wavre Nord et maintenant, tout le monde veut y être si bien qu’il n’y aura pas de places pour tout le monde, si ce n’est d’envisager une extension du parc près des antennes de la RTBF. On en discute d’ailleurs avec elle."
Car l’enjeu est là: l’inBW doit "reconstituer" un stock de terrains pour accueillir des entreprises.
Le député André Antoine (Les Engagés) a d’ailleurs posé une question écrite au ministre régional de l’Économie et de l’Aménagement du territoire, Willy Borsus (MR), à ce sujet.
Voici le constat du ministre: "Sur la base des dernières données communiquées par l’inBW, on constate que le taux d’occupation de ses parcs d’activités, qui couvrent environ 1050 hectares, se situe entre 91,3% voire 94,4% si l’on tient compte des options. Sur la base du rythme des ventes de 2021 et du foncier disponible à ce stade, le délai de saturation des parcs pourrait être atteint dans un horizon temporel de l’ordre de 3 ans. Les parcs d’activités économiques à caractère industriel sont totalement saturés tandis que pour les parcs d’activités économiques mixtes, il resterait de l’ordre de 60 hectares disponibles."
Le ministre ajoute que ce constat "se pose à situation inchangée" mais que divers projets sont en cours et que l’inBW "travaille activement afin de disposer de terrains" .
Avec les projets d’extensions ou de créations de zonings en cours, «on peut tenir au moins 10 ans»
Parmi les projets de l’inBW, son directeur évoque l’extension du parc des Portes de l’Europe, à Nivelles. "On finalise les infrastructures sur 18 hectares et une extension de 35 hectares est prévue." La mise à disposition est prévue pour 2028, précise le ministre.
Il y a l’extension du parc scientifique Monnet, à Louvain-la-Neuve, entre la N4 et l’E411. L’inBW et l’UCLouvain, propriétaire des terrains, ont lancé un schéma d’orientation local pour déterminer les objectifs urbanistiques de la zone. Les travaux d’aménagement pourraient débuter en 2025.
À Hélécine, le projet d’extension de quelque 45 hectares du parc est en cours. L’inBW "estime pouvoir commencer les travaux en 2026 pour une mise à disposition des terrains en 2028" , souligne le ministre.
Un projet d’un parc de 12 hectares existe à Marbais (Villers-la-Ville), à l’horizon 2029.
À Mont-Saint-Guibert, l’inBW a acheté toute la sablière, indiquait Hadelin de Beer au conseil communal. "Il faudra environ 10 ans pour transformer le plan de secteur pour faire passer la sablière en zone industrielle. Là, on compte faire un écozoning lié aux matières recyclées tournant autour de la construction et de la gestion des déchets" , a-t-il dit.
Il y a aussi le projet de parc sur le site des anciennes Forges de Clabecq (Tubize). "Dès qu’on a la certitude d’obtenir les subsides pour “infrastructurer” le site, on rachètera plus ou moins 20 hectares à Duferco" , précise le directeur de l’InBW.
Au final, "on peut tenir au moins 10 ans , assure-t-il. Un peu plus si tous les projets aboutissent, mais modifier le plan de secteur prend du temps."
En outre, l’intercommunale mène une politique de densification de ses parcs actuels.
Comment compenser l’artificialisation des sols?
Mais le "Stop béton", qui vise, en Wallonie, à ralentir, d’ici 2025, et à arrêter, d’ici 2050, de construire sur des terres non artificialisées, va-t-il avoir un impact sur la suite du développement économique du Brabant wallon? "On en est encore qu’au stade des incantations. En Brabant wallon, 3% de sa surface sont utilisés pour de l’activité économique et les pistes y sont peu nombreuses , indique le directeur de l’inBW. Réutiliser des friches industrielles, c’est peu praticable dans la province, hormis les anciennes Forges de Clabecq. À Court-Saint-Étienne et Genval, elles ont été utilisées pour du logement et des commerces car elles étaient proches du centre-ville. De toute façon, on doit compenser quand on modifie le plan de secteur (NDLR: pour toute nouvelle zone destinée à l’urbanisation, une zone urbanisable doit passer en zone non urbanisable) . Et là est le plus grand problème: comment trouver des terrains pour compenser?"
Il y a des zones d’aménagement communal concerté (ZACC), quelques zones inondables ou le site des antennes de la RTBF "dont une partie pourrait servir pour la compensation planologique" . Une autre zone urbanisable dont une partie pourrait être définie comme non urbanisable est la base de Beauvechain, signale, en outre, Baudouin le Hardy de Beaulieu. Pour le reste, les options sont peu nombreuses.
"En matière de développement économique, il y a donc de beaux défis à réaliser et on a les armes pour" , conclut le directeur de l’inBW qui quittera ses fonctions le 31 août prochain.