48400€ pour une étude qui sera sans surprise?
Une étude sur les vulnérabilités et adaptations au changement climatique va être menée. OLLN 2.0-MR doute de son utilité.
Publié le 04-06-2022 à 06h00
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Pluies intenses de plus en plus régulières, vagues de chaleur, fortes sécheresses, réduction de la biodiversité: le dérèglement climatique se fait déjà sentir à Ottignies-Louvain-la-Neuve. Pour y faire face, la Ville va faire réaliser une étude portant sur les vulnérabilités et les adaptations au changement climatique.
Un bureau d’études spécialisé va non seulement établir un inventaire global des vulnérabilités sur le territoire communal mais aussi travailler spécifiquement sur deux zones pilotes autour de deux problématiques particulières: la vallée de la Dyle pour la question des inondations et l’Espace Cœur de Ville sur le thème des îlots de chaleur.
Après 12 mois d’étude, la Ville disposera d’un plan d’actions complet avec des mesures pour s’adapter aux vulnérabilités auxquelles elle doit faire face, a expliqué la bourgmestre Julie Chantry (Écolo).
La réalisation de cette étude a été approuvée lors du dernier conseil communal, moins l’abstention d’OLLN2.0-MR (minorité).
«La Ville prend déjà des mesures», soutient OLLN2.0-MR
Si les libéraux partagent les objectifs, ils ne sont pas convaincus par la nécessité de payer 48400€ pour une étude "dont les résultats risquent d’être sans surprise" , a fait valoir Nicolas Van der Maren.
Ce dernier a souligné que la Ville est déjà consciente des enjeux et qu’un arsenal de mesures existe déjà dont certaines sont mises en œuvre et d’autres en attente de l’être. Et de citer, pour les inondations et les coulées boueuses qui en découlent, l’entretien et le nettoyage des cours d’eaux communaux (Blanc-Ry, Pinchart, Malaise, Ry de Négri, Ry Angon), notamment en soutenant l’ASBL Aer Aqua Terra, la rénovation et l’ajout de fascines, la création de bandes enherbées, l’achat programmé de pompes pour vider les caves inondées ou d’une hydrocureuse ou encore la réflexion en cours sur la création de bassins d’orage…
"Dès lors dépenser 48400€ pour nous apprendre qu’in fine, on doit mettre en place les mesures déjà envisagées… Je préférerais qu’on mette cet argent dans des mesures concrètes à prendre sans attendre."
L’étude pourrait se faire dans un second temps, pour le conseiller, une fois ces mesures mises en place. "L’étude nous indiquerait alors comment faire encore mieux."
La bourgmestre a souligné que financer cette étude ne se faisait pas au détriment de mesures à prendre sans attendre les conclusions de celle-ci.
«On a besoin d’une expertise extérieure»
Et de défendre l’intérêt de l’étude: " Certes, on connaît les zones d’inondation. Par contre, les îlots de chaleur, c’est neuf au sein de notre administration. On a un réel besoin d’expertise extérieure et de connaissance sur ce sujet-là. L’idée est d’avoir des fiches actions détaillées sur la vallée de la Dyle et l’Espace Cœur de Ville pour pouvoir après les réutiliser sur d’autres zones."
La bourgmestre a indiqué que les services de la Ville ont vu l’étude du même type réalisée à Namur et dont "les conclusions étaient assez intéressantes" .
Pas de quoi convaincre le conseiller de l’opposition: "Vous avez vu les conclusions de cette étude. Les îlots de chaleur et les mesures pour y faire face ne sont-ils pas les mêmes à Namur qu’à Ottignies-Louvain-la-Neuve?"
Au final, son groupe s’est abstenu lors du vote. "On espère que les conclusions de l’étude apporteront des choses totalement inédites. Sinon, on aura dépensé l’argent par les fenêtres."