Easygn, une application pour apprendre la langue des signes
La Fondation pour les générations futures a octroyé une bourse à trois projets nés à l’UCLouvain. Parmi eux, Easygn, une application pour rendre la langue des signes plus accessible.
Publié le 06-04-2022 à 06h00
:focal(2043x1157:2053x1147)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/SEYRN62P6BGJRLFLBGB7FAY2R4.jpg)
Archibald Duerinck, Bekzod Ikramov et Alex Ferritto ont reçu une bourse de la Fondation pour les générations futures. Elle a pour but d’apporter un soutien financier à leur projet Easygn.
L’idée de ce projet est de rendre plus accessible l’apprentissage de la langue des signes."On avait envie de tendre vers un projet social."Les trois étudiants se sont rencontrés dans l’option CPME à l’UCLouvain.
Il s’agit d’une trentaine d’étudiants sélectionnés qui sont accompagnés dans la création d’une petite ou moyenne entreprise. C’est dans le cadre de cette option qu’est né le projet Easygn que le trio a décidé de présenter à l’Yncubator, qui l’a validé et l’a proposé pour la bourse de la Fondation pour les générations futures.
En Belgique, ce n’est pas toujours évident d’apprendre la langue des signes. C’est un apprentissage long, qui peut durer de six à douze ans. Mais surtout, il n’existe pas à ce stade de soutien technologique, ce qui rend cet apprentissage difficilement accessible.
"Quand tu apprends la langue des signes, parfois, tu dois attendre une semaine pour avoir un feedback sur le mot que tu as appris."
Au départ, les trois entrepreneurs proposent un traducteur. Mais le projet s’avère peu intéressant pour répondre réellement au problème. Alors ils prennent le contre-pied avec comme démarche de permettre à tout un chacun d’apprendre la langue des signes."Plutôt que ce soit aux sourds à aller vers le tout-venant, que ce soit au tout-venant de s’intéresser un peu plus à la culture sourde."
Un prototype prêt à être testé
Le prototype est quasiment terminé. Il contient 30mots. Le principe est qu’on exécute le geste lié au mot devant un écran, et que l’application corrige le mouvement grâce à un système de reconnaissance. L’application corrige le geste en temps réel et pallie le problème du temps de réponse."La qualité de reconnaissance tourne autour des 90%."
Ce premier jet a pour but d’être directement utilisable, mais surtout de montrer que ce projet est tout à fait faisable. L’objectif est aussi d’attirer des gens pour l’aide au développement. Dans un premier temps, l’application sera testée à grande échelle pour voir si la reconnaissance des mouvements fonctionne. Si ces premiers tests sont concluants, l’idée est ensuite de compléter le vocabulaire au fur et à mesure. À terme, cette application pourrait constituer un véritable soutien éducatif, un support de cours à l’apprentissage de cette langue.
La langue des signes est reconnue comme langue officielle depuis 2003 en Belgique francophone. Elle a longtemps été interdite et s’est développée de manière assez informelle. On a même retrouvé des traces de son utilisation à l’Antiquité."C’est une culture qui vaut la peine d’être découverte."Aussi, l’objectif d’Easygn est de donner accès non seulement à une langue, mais aussi à une véritable richesse culturelle.
L’application ne s’adresse pas uniquement aux sourds et aux écoles spécialisées, mais à tout un chacun qui décide d’en apprendre plus sur cette culture.