Une jeune étudiante de l’UCLouvain a créé un groupe Facebook pour coordonner l’aide en direction de l’Ukraine, son pays d’origine
C’est une initiative d’une jeune Ukrainienne du Brabant wallon et de sa famille. Grâce à un groupe Facebook, ils coordonnent l’acheminement de dons en Ukraine.
Publié le 27-03-2022 à 16h38
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup de citoyens se mobilisent partout en Belgique et prennent différentes initiatives. Parmi elles, celle de Tetyana. Elle a 22 ans et est ukrainienne. Elle est arrivée en Belgique à l’âge de 5 ans et fait ses études en journalisme à l’UCLouvain. Elle a un rapport très direct avec le conflit puisqu’une grande partie de sa famille vit toujours là-bas.
Des proches qui témoignent de l’évolution de la situation sur place. Pour aider à sa manière les Ukrainiens, elle a créé avec sa famille, originaire du village de Dzvynyach près d’Ivano-Frankivsk et installée aujourd’hui à Court-Saint-Étienne, un groupe Facebook de soutien logistique.
"C'était très spontané", explique Tetyana. Beaucoup d'amis belges leur donnaient des biens à transférer sur place.
"Mon père recevait entre 80 et 100 appels par jour pour ça. On a décidé de tous centraliser sur Facebook".
Tetyana crée alors le groupe pour gérer les transferts de dons et communiquer sur les acheminements de son père au pays. Un but avant tout de communication Le groupe est encore récent et compte actuellement plus de 320 membres.
Sa première fonction est logistique. Il permet de communiquer sur les acheminements, les camions, la situation à la frontière et les actions faites pour l’Ukraine.
Déjà plusieurs camions
Il permet aussi d'informer sur les besoins des Ukrainiens. "Par exemple, à un moment, on n'avait plus trop besoin de vêtements et on a plus communiqué sur des vivres et des langes pour nourrisson. Parfois, les gens ne savent pas vraiment quoi donner. Ils ont besoin d'informations sur ce dont les gens ont besoin sur place. Ce groupe est vraiment un bon moyen de le partager".
Il y a déjà eu plusieurs camions à conteneurs entièrement remplis. Les parents de Tetyana ont des contacts sur place qui transfèrent ensuite les colis vers les endroits dans le besoin. Certains produits sont destinés avant tout aux militaires, alors que d’autres sont envoyés aux civils.
Il y a en tous une vingtaine de points de collecte dans la province. Ces lieux permettent de faciliter aux particuliers le dépôt de dons. Ensuite, ce sont des membres du groupe qui viennent chercher les colis sur place.
Ce sont pour la plupart des particuliers qui proposent leur maison ou leur garage comme point de collecte. Une carte sur le groupe recense tous ces points.
Un premier tri se fait déjà en Belgique. Ensuite, des volontaires en Ukraine refont un tri. Des amis du père de Tetyana ont organisé des centres de tri sur place. "Ils sont directement à la source et ils savent ce dont les Ukrainiens ont besoin et où il faut acheminer les dons".
Un groupe qui compte durer
Le groupe n'est pas officiel, c'est avant tout une initiative personnelle. "Nous n'avons pas eu le temps de créer une association".
Pour Tetyana, la situation en Ukraine risque de durer. Le pays est ravagé, et il faudra plusieurs décennies pour tout reconstruire.
"Je pense que ma famille continuera à essayer de contribuer du mieux possible qu'elle peut à ça et on espère que le groupe aidera ensuite pour d'autres initiatives".
Par exemple, permettre à des Ukrainiens qui souhaitent aider et qui ne savent pas comment s’y prendre. Il y a et aura encore beaucoup de services dont le pays aura besoin.
"Pour le moment, on vit au jour le jour, mais on espère que le groupe continuera de servir la cause".
L'étudiante se dit satisfaite de l'engouement autour de son initiative. "Le groupe fonctionne très bien. Je suis vraiment reconnaissante de toutes les personnes qui y participent. Sans eux, ça ne pourrait pas fonctionner".