Les étudiants vont à nouveau faire bouger la dalle de Louvain-la-Neuve
Après deux ans marqués par les annulations successives, les étudiants ont envie de retrouver le public de leurs événements extérieurs. Place ce mercredi au carnaval de Louvain-la-Neuve.
Publié le 15-02-2022 à 05h01
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Ce mercredi 16 février, la Fédération Wallonne des Régionales de l’UCLouvain lance la saison des carnavals en Brabant wallon. Une saison qui pourrait se réduire à peau de chagrin, les cortèges annulés s’accumulant: Nivelles, Wavre, Hélécine… Trop d’incertitudes liées à la situation sanitaire et aux règles de lutte contre la propagation du Covid-19 ont contraint les organisateurs de prendre cette douloureuse décision.
Le carnaval de Louvain-la-Neuve sera, lui, un peu différente des précédentes éditions. Un cortège déambulera bien dans la cité universitaire. Il partira début d'après-midi de la place Galilée, direction la Grand-Place. "Avant, différentes escales avec bar étaient prévues. Ce ne sera pas le cas cette année", explique Achille Rihoux, le responsable du carnaval au sein de la Fédé.
Vers 15 h, sur la Grand-Place, les régionales de l'université présenteront chacune, comme à l'habitude, un petit spectacle. "Nous visons un public familial. Nous attendons entre 500 et 1 000 personnes, continue l'étudiant. Au niveau de l'organisation, la place sera clôturée et des entrées avec contrôles du Covid Safe Ticket (NDLR: pas pour les enfants) seront mises en place. Les spectateurs et les étudiants des régionales qui donnent un spectacle auront leur propre entrée. Oui, l'organisation est plus compliquée qu'une autre année. Nous avions prévu différents scénarios car, en octobre, quand on a débuté les préparatifs, il était impossible de prévoir la situation sanitaire en février. Mais maintenant, la situation est bien meilleure car l'événement est organisable."
La semaine dernière encore, des événements prévus ont été annulés
Tous les organisateurs étudiants n'ont pas eu cette chance. Le 9 février dernier, sur la place de l'Université, devait se tenir le Festival des Lumières des kots-à-projet la Ribambelle et l'Auberge des Bruyères et dont l'objectif est de faire connaître la paroisse de Louvain-la-Neuve. "Nous avions notamment prévu d'offrir de la nourriture gratuitement. Mais vu les mesures sanitaires, nous n'aurions pu accueillir que 200 personnes avec des tables de 6 personnes et avec un contrôle d'accès. C'était donc compliqué", raconte la vice-présidente de l'Auberge, Ysaline Henry de Hassonville.
Les organisateurs cherchent une autre date et peut-être un autre concept.
Toutefois, on remarque que les étudiants ont envie de réorganiser des événements extérieurs sur la dalle après 2 ans d’absence suite à la crise sanitaire. Car depuis l’apparition du coronavirus, les annulations se sont enchaînées: 24 Heures vélo, Welcome Spring Festival, Journée du Monde rural… Les étudiants ne se sont pas découragés pour autant, se réinventant via des événements virtuels, principalement.
Mais la soif est là de se retrouver en chair et en os, même si des contraintes existent toujours. Ainsi, le mercredi 23 février se tiendra la Foire des Kaps organisée par l'Organe. "Vu que les 79 kots-à-projet auront leur stand pour se présenter, nous occuperons non seulement la Grand-Place mais aussi la place de l'Université, indique le président de l'Organe, Pierre Verstraeten. Des barrières ceintureront les deux zones et le CST sera contrôlé. C'est logistiquement plus compliqué."
L'an dernier, la Foire des Kaps s'était tenue en ligne. "On va maintenir la plateforme mise en place pour l'occasion en la mettant à jour, ajoute-t-il. On va garder certaines choses qu'on a faites. Pas mal de conférences se sont faites en distanciel, par exemple. Je pense qu'à l'avenir ce type d'événements sera organisé de manière comodal, en présentiel et en distanciel."
Adaptation: le maître mot des organisateurs
Du 1er au 3 mars, sur la Grand-Place, se tiendra le Cap Transition, un festival de sensibilisation à un monde durable monté par les kots-à-projet actifs sur la thématique.
Le mercredi 23 mars, sur la Grand-Place, aura le Midi-minuit de la Jongle'Rue, festival des arts du cirque du Circokot. "Après deux ans d'absence, on est un peu rouillé car, vu le roulement normal des étudiants au sein du kot, personne n'a participé à l'organisation de ce festival. Certains automatismes ont été perdus mais on se débrouille ", sourit Romain Claessens, président du Circokot.
Le lundi 28 mars, sur la place de l’Université, se tiendra le festival interculturel Tutmonda du Kot Partenaires Interculturels. L’an dernier, ils avaient préparé une boîte avec déco, playlist et collation pour que les étudiants puissent mettre l’ambiance dans leur kot.
Ce ne sont là que quelques exemples des événements à venir. Et les propos des étudiants organisateurs sont résumés par les propos de Joséphine Piette, présidente du Devlop'kot qui coorganise le Cap Transition: "Depuis le début, on reste optimiste et on s'adaptera si besoin. On se prépare en tout cas à diverses éventualités."
Plus de 10 000 personnes attendues au Welcome Spring Festival
La plus grosse manifestation se tiendra, elle, le mercredi 20 avril: ce sera le retour du Welcome Spring Festival du Kot-é-Rythmes. Entre 10 000 et 15 000 personnes sont attendues sur l’ensemble de ce festival musical gratuit.
Celui-ci se tiendra sur la Grand-Place (villages des habitants et des ados), la place Montesquieu (village des enfants), la place Cardinal Mercier (village du sport) et les parkings Leclercq où sera montée la scène principale.
"On a voulu se rapprocher un maximum des éditions pré-Covid. C'est ce que les gens attendent de nous, même si on s'adapte avec les zones de concerts qui seront clôturées et les CST qui seront vérifiés", explique François Gilles, du Kot-é-Rythmes.
Et le président du kot-à-projet, Thomas Lizin, d'ajouter: "L'essence du festival restera la même: faire connaître la musique et des artistes, nouveaux ou déjà plus connus, ainsi que de s'adresser à un large public."
Ils reconnaissent que cela leur prend peut-être plus de temps que les autres années, mais ils sont bien soutenus par les anciens. "Et cela fait deux ans qu'on y réfléchit. L'an dernier, on s'était déjà préparé aussi. Cela aide et au final, je pense que les choses roulent assez bien. On est motivé et on s'implique énormément. Mais quand on aime, on ne compte pas", soutient Thomas Lizin.
Maxenss en tête d’affiche
L'affiche du festival est déjà complète mais elle n'a pas encore été dévoilée. On connaît toutefois la tête d'affiche: le chanteur français Maxenss. "On a reçu énormément de demandes d'artistes, raconte François Gilles. Ils ont eu le temps de peaufiner leur projet et on sent qu'ils cherchent tous à faire un maximum de scènes pour faire découvrir leur travail."
Si tout va bien, fin avril, le pays devrait être en code jaune. "Le vert, on n'y croit pas, donc le jaune serait l'idéal pour nous. Mais si on devait revenir en code rouge, nous avons une solution de dernière minute qu'on peut mettre en place rapidement", précise encore l'étudiant.
Adaptation: définitivement le maître mot des organisateurs.
VITE DIT
«On sent que les étudiants s’informent des mesures avant de rentrer leur dossier auprès de la Ville»
"La semaine dernière, j'ai signé différentes autorisations pour permettre à des événements de se tenir sur l'espace public. Donc oui, j'ai l'impression que ça reprend, témoigne la bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, Julie Chantry. Sauf pour les plus gros événements, type 24 Heures vélo, les demandes sont à rentrer entre 4 mois et 40 jours avant la date prévue de l'organisation pour laisser le temps à nos services d'instruire le dossier auprès des pompiers, de la police, du service Travaux, etc. Mais d'après les échos que j'ai, les étudiants sont dans les clous de ce qui est autorisé. On sent qu'ils s'informent des mesures avant de rentrer leur demande et proposent des choses en fonction. C'est donc très positif. La seule chose plus problématique, et cela n'a rien à voir avec les festivités organisées, c'est le tapage nocturne qui a repris depuis le retour des étudiants après leurs vacances. Cela fait deux semaines que la charge de travail est importante pour la police."
En code orange, les soirées dansantes à nouveau autorisées
Si les étudiants organisateurs doivent obtenir une autorisation de la Ville pour occuper l'espace public, leurs manifestations doivent aussi recevoir l'aval de l'UCLouvain. "Dès le premier quadrimestre, on a senti que les étudiants avaient envie de revenir à une vie un peu plus normale. Il y a eu pas mal d'activités qui ont été organisées au premier quadrimestre, même si ce n'était pas en extérieur", indique le vice-recteur aux Affaires étudiantes de l'université, Philippe Hiligsmann.
Si les événements extérieurs ont été très rares ces deux dernières années, il y a un autre pan de la vie estudiantine qui a été mis sous cloche à cause du Covid: les soirées dansantes dans les cercles. Depuis le début de l'année académique, elles n'ont été autorisées que du 1er octobre au 27 novembre, suivant les règles en vigueur pour les discothèques. Vu que le pays passera en code orange le 18 février, les soirées dansantes seront à nouveau permises. "Si le Comité de concertation rouvre la vie nocturne, je me vois mal aller à l'encontre de cette décision. D'autant qu'on sent l'attente des étudiants. Mais je leur rappelle à chaque fois les consignes de sécurité car le Covid n'est pas éradiqué, loin de là. Mais au final, je remarque que les collectifs étudiants organisent de façon très responsable leurs activités."