Liv Strömquist, un pavé dans la mare de nos certitudes à Louvain-la-Neuve
La bédéiste féministe suédoise Liv Strömquist est mise à l’honneur dans une exposition au Forum des Halles. Ça décape et ça invite à réfléchir.
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Publié le 05-02-2022 à 06h16
"À l'heure où l'on pourrait penser que notre société occidentale est la plus "avancée", Strömquist jette un pavé dans la mare de nos certitudes", lit-on dans le préambule de "Liv Strömquist, bédéiste hors cases", la nouvelle exposition présentée au Forum des Halles, à Louvain-la-Neuve (place de l'Université, 1).
Parmi les cibles de cette bédéiste féministe suédoise, docteure honoris causa 2021 de l’UCLouvain, il y a le patriarcat, les inégalités de genre, l’hétéro-normativité, le capitalisme, la logique du pouvoir intimement liée à la domination. Ses armes: ses bandes dessinées, le sens critique et surtout l’humour, souvent caustique, qu’elle y met.
"Dans ses bandes dessinées, Liv Strömquist fait intervenir des connaissances issues de recherches scientifiques et s'appuie sur une abondante bibliographie. Mais le ton reste léger: c'est ce qui en fait tout le charme. Son humour parfois grinçant invite les lecteurs et les lectrices à la réflexion. Son style, simple, vif et drôle, rend l'ensemble de son discours percutant", relève UCLouvain Culture.
«Ses pages ressemblent à des notes d’étudiant.e.s»
Plusieurs planches de l’artiste sont reproduites en grand format sur des caissons lumineux tandis que des experts de l’UCLouvain nous éclairent sur l’œuvre et les thématiques abordées.
"Ses pages ressemblent à des notes d'étudiant.e.s qui entremêlent des collages, des caricatures, des photos de magazines, des parodies de scènes ou peintures de renom. Un certain amateurisme revendiqué dans le dessin, par ailleurs parfaitement maîtrisé, lui confère ce caractère accessible associé à l'exercice de vulgarisation au cœur de son travail", souligne Véronique Bragard, professeure à l'UCLouvain, spécialisée en bande dessinée qui ajoute qu'en "utilisant un langage populaire, voire vulgaire, en griffonnant, en collant des photos de magazines people, elle libère la parole et déconstruit des discours figés".
C’est à voir jusqu’au 3 mars à Louvain-la-Neuve. Et ça ne laisse pas indifférent!