« Le parc de la Source à Louvain-la-Neuve n’est pas une salle de fête »

Chaque vendredi soir, depuis mai-juin, des jeunes (parfois même de 13-14 ans) s’y réunissent pour faire la fête. L’alcool coule à flots. Trop, comme le démontre l’hospitalisation d’élèves de secondaire tombés en coma éthylique. Sans oublier les débordements: tapage nocturne, déchets abandonnés sur place...

«Les jeunes arrivent de partout via les réseaux sociaux. Quelque part, ils sont sympathiques, ils ont envie de faire la fête et ne viennent pas perturber le lieu pour le plaisir. Mais ils deviennent vite fortement alcoolisés et c'est là que les problèmes commencent», regrette Yves Leroy, fondateur, avec Nicole Janssens, des Amis du parc de la Source et aussi conseiller communal Avenir (majorité).

Il continue: «Le parc n'a pas vocation à être une salle de fête. Si c'était ponctuel, comme à la fin des examens, ça passerait encore. Mais là, ça devient systématique. Je connais un couple qui, tous les vendredis soir, va dormir à l'hôtel pour être tranquille.»

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Ordonnance et arrêté de police...

Pour lutter contre les nuisances de ces rassemblements qui dégénèrent, la bourgmestre, Julie Chantry (Écolo), a signé une ordonnance de police en urgence pour interdire la consommation et la détention d’alcool par les moins de 16 ans dans la cité universitaire. Lors du conseil communal de septembre, l’ordonnance a été prolongée par les élus jusqu’au 31 décembre prochain.

En outre, la bourgmestre a pris un arrêté de police début septembre stipulant que seule la musique non amplifiée est autorisée de 10 h à 22 h au parc de la Source; que les déchets doivent être évacués par leurs propriétaires; que la détention et la consommation d’alcool sont tolérées entre 10 h et 22 h (pour les plus de 16 ans). La mesure court jusqu’au 7 novembre.

Une mesure trop tardive, estimait Nicolas Van der Maren, chef de file d'OLLN 2.0 (minorité), soulignant que le problème avait déjà été signalé au conseil communal en mai. Et d'appeler à faire respecter ces mesures et à mettre en place une politique structurelle de tranquillité publique.

... mais les nuisances continuent

La réponse de la Ville est-elle assez forte? «Le résultat est là… les nuisances continuent, souffle Yves Leroy. Je comprends que ce n'est pas facile et que si la réaction est trop brutale, cela peut amener à des débordements comme on en a vu au Bois de la Cambre, à Bruxelles. Mais il faut que la situation cesse. Les voisins du parc sont excédés.»

Au conseil communal de mardi soir, lors duquel la lettre de mission du chef de corps de la police locale devait être approuvée, Yves Leroy a relevé une phrase du commissaire divisionnaire disant que «chaque citoyen mérite de vivre et d'évoluer dans un environnement sain et tranquille». Et de commenter: «Ce n'est malheureusement pas le cas le vendredi soir au parc de la Source.»

En interrompant leurs activités de nettoyage du parc, propriété de l’UCLouvain, les Amis du parc de la Source lancent aussi un message d’espoir, celui de pouvoir un jour les reprendre, quand le parc sera à nouveau un lieu calme et paisible.

«La situation s’est calmée mais il reste la question des déchets», dit la bourgmestre

Pour la bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, Julie Chantry (Écolo), «la situation au parc de la Source, à Louvain-la-Neuve, n'est plus aussi problématique qu'il y a quelques mois. Cela s'est fortement calmé. Il reste toutefois un point noir: les déchets.»

En août-septembre, il y avait parfois jusqu'à 1 000 jeunes dans le parc les vendredis soir. «J'y étais le 27 août et on avait l'impression d'être aux 24 Heures vélo. Vendredi dernier, je suis aussi passée par là. Il devait y avoir quelque 200 jeunes qui discutaient calmement.»

Vers 22 h, la police invite les fêtards à quitter les lieux comme l'enjoint un arrêté de police. «La plupart le font. Il reste parfois quelques personnes et il y a aussi une bande urbaine qui pose actuellement problème à Louvain-la-Neuve. Mais on est en train d'agir sur cette question. La situation est donc monitorée et la police passe régulièrement. Et depuis l'ordonnance de police interdisant la détention et la consommation d'alcool aux moins de 16 ans, il n'y a plus eu de jeunes venus au parc hospitalisés pour coma éthylique. Nos actions ont donc un effet.»

Mais il reste cette problématique des déchets pour laquelle la bourgmestre comprend l'exaspération des riverains. «La Gestion Centre-Ville a, par trois fois, ramassé les déchets au moment même des rassemblements. Des jeunes venaient d'ailleurs les aider. Mais elle ne peut le faire tous les vendredis soir. Avec l'UCLouvain, propriétaire du parc, on doit trouver des solutions pérennes. On a rencontré les snacks pour les sensibiliser à la question des déchets. On va rencontrer les supermarchés aussi. Faut-il qu'ils arrêtent de vendre le vendredi des bouteilles en verre? On en retrouve énormément dans le parc le samedi matin. C'est une piste. Mais tout cela prend du temps.»