Un budget «normal» à Ottignies-Louvain-la-Neuve mais avec des marges pour faire face aux effets du Covid-19

La bourgmestre, Julie Chantry (Écolo), a rappelé que les budgets de ces dernières années étaient déjà très difficiles à boucler. D'ailleurs les additionnels sur l'impôt des personnes physiques et sur le précompte immobilier avaient été augmentés en 2019 pour des premiers effets en 2020. «Pour maintenir la qualité des services et la mise en œuvre du programme stratégique transversal (PST)», a-t-elle justifié.

Rappelons aussi que la Ville est sous plan de convergence. Lors de la première modification budgétaire de 2019, le budget était en déficit à l’exercice propre. Dans ce cas, la Région impose un tel plan pour que la situation budgétaire se rétablisse. À Ottignies-Louvain-la-Neuve, c’est en bonne voie et la Ville devrait bientôt pouvoir s’en passer, ce qui est salué par l’opposition.

Mobilité et économie d’énergie, deux axes majeurs

Et puis, cette année, le Covid-19 est arrivé. Mais la Ville ne compte pas, pour autant, abandonner la réalisation de son PST.

Et Julie Chantry de pointer deux de ses six axes. Tout d'abord, la mobilité, car «nous voulons encourager le transfert modal de la voiture individuelle vers le vélo, les transports en commun, la marche… Nous élaborons un plan ambitieux et cela demande des moyens.»

Et ensuite les économies d'énergie. «En signant la Convention des maires, nous nous sommes engagés à réduire, à l'horizon 2030, nos émissions de gaz à effet de serre de 50%. Nous élaborons donc un plan de rénovation des bâtiments communaux. Cela nécessite aussi des investissements qui vont s'étaler sur plusieurs années.»

Et l'échevin du Budget, Philippe Delvaux (Écolo), d'expliquer les principes retenus pour la construction du budget: l'équilibre à l'exercice propre, des recettes et dépenses «normales», qui ne prennent pas en compte les effets Covid, mais en s'assurant «de marges pour y faire face».

51,265 millions de recettes

Le budget ordinaire (de fonctionnement) s'élève à 51,265 millions de recettes pour 51,149 millions de dépenses, soit un boni à l'exercice propre de 115 213€ et un boni global de 2,608 millions dont une partie alimentera les provisions qui s'élèveront à 1,8 million€. «On ne touche pas aux réserves de 2,1 millions.»

Par rapport au budget 2020 initial, les recettes du budget 2021 augmentent de 1,969 million€, en partie grâce à l’augmentation de l’IPP, même si l’estimation pour 2021 du Fédéral de 777 000€ est moindre que le 1,5 million projeté, avant le Covid, par la Ville. Signe que le virus impacte les ménages de la localité.

Les dépenses, elles, augmentent de 2 millions€ par rapport à 2020. Cela est surtout dû à l’engagement prévu de 6 équivalents temps plein, de l’indexation et l’évolution barémique des salaires ainsi que du deuxième pilier de pension pour le personnel contractuel.

«On dépense plus ici qu’ailleurs en BW», se désole OLLN 2.0

Ceci exposé, il n'y a pas eu de gros débats. Nicolas Van der Maren (OLLN 2.0), a toutefois relevé une «constance»: «Le budget d'Ottignies-Louvain-la-Neuve est probablement le plus gros budget de toutes les Communes du Brabant wallon.»

Et de comparer avec Braine-l'Alleud, Wavre, Waterloo et Nivelles. «Même si chaque Commune a ses spécificités, toutes rendent des services à leur population et ont toutes un PST, peut-être moins ambitieux mais elles font toutes des efforts en termes de mobilité et d'économie d'énergie. Mais ici, à Ottignies-Louvain-la-Neuve, on dépense beaucoup plus qu'ailleurs en Brabant wallon.»

Pas de quoi ébranler l’échevin du Budget qui a rappelé la spécificité universitaire de la commune. Spécificité pas assez prise en compte dans les dotations que reçoit la Ville.

«Ça vous titille, la zone de secours», sourit l’échevin du Budget

Si le budget ordinaire 2021 est en boni à l’exercice propre, c’était sans compter sur la suppression de la subvention provinciale de 240 000€ à Ottignies-Louvain-la-Neuve en tant que «pôle culturel» de la province. Annoncée la semaine dernière, elle n’a pas encore été intégrée au budget 2021.

Pour reprendre une partie de la part communale dans le financement de la zone de secours, la Province «a pris le parti de ne pas augmenter les impôts mais de supprimer des dépenses jugées non essentielles», a salué Jacques Otlet (OLLN 2.0-MR, minorité).

Mais la zone de secours coûte toujours autant à la Ville, 1,2 million€, a fait remarquer l’échevin du Budget, Philippe Delvaux (Écolo).

La Ville y gagne, assure OLLN 2.0

OLLN 2.0 a pointé la stratégie de diversion du collège communal, rappelant que sans l'intervention de la Province, la part communale se serait élevée en 2021 à 1,723 million€ et non 1,2 million. «Quant à la subvention, elle l'a reçue pendant 25 ans (11 ans, a rectifié l'échevin de la Culture). C'était un beau cadeau. Maintenant la Province n'a plus les moyens, il faut pouvoir l'accepter», a souligné Jacques Otlet.

«Ça vous titille, la zone de secours, puisque le MR est à la Province, sourit l'échevin du Budget. Le MR décide de ne pas augmenter les impôts, c'est très courageux, mais il refile le bébé aux suivants. Et le gain n'est pas de 500 000€ puisque j'espère que le subside provincial de 200 000€ que nous recevions pour financer la zone de secours aurait été maintenu. On aurait alors un gain de 300 000€. Mais ce n'est pas vrai vu qu'on nous retire le subside "pôle culturel" de 240 000€ et d'autres subsides (villes et villages fleuris, etc.). Je ne comprends pas l'équation de la Province. Mais on y verra plus clair lors du vote de son budget en janvier. On verra combien elle donne moins aux Communes et combien elle injecte dans le budget de la zone de secours.»