Le Musée Hergé célèbre ses dix ans : quel bilan tirer?
Une sculpture en bronze du célèbre maître de la bande dessinée a été dévoilée à l’occasion des dix ans du Musée Hergé.
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- Publié le 23-05-2019 à 07h30
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Le Musée Hergé, à Louvain-la-Neuve, célèbre cette année ses dix ans. Pour marquer le coup, pas de grande fête mais l’entrée sera gratuite ce week-end des 25 et 26 mai. Ce mercredi 22 mai (date d’anniversaire de Hergé), le musée a aussi dévoilé, dans son jardin, une statue en bronze du grand créateur belge de la bande dessinée, en pleine activité. Elle a été façonnée par Tom Frantzen. Une exposition temporaire dans l’atrium présente aussi quelques-unes de ses réalisations.
Anne Eyberg, vous êtes la directrice du musée depuis 2016. Vous n’êtes pas là depuis l’ouverture, mais quel bilan tirez-vous de ces 10 ans?
Le musée est une belle histoire faite de progressions, de rencontres, de collaborations et de partenariats avec les habitants, l’université, les étudiants, les écoles, les musées des environs et maintenant la Ferme du Biéreau. Nous allons nous intégrer au Kidzik festival cet été.
En dix ans, le musée a-t-il évolué?
Le concept n’a pas été modifié car la scénographie est exceptionnelle et le contenant est sublime. Mais on a ajouté des éléments ludiques comme un photomaton, des visionneuses, etc. Il y a aussi une rotation permanente des originaux, non seulement parce qu’il y en a beaucoup dans la collection mais aussi pour une question de conservation.
Combien de visiteurs recevez-vous par an?
On est à 80 000 visiteurs par an et c’est en progression. En 2018, nous avons fort progressé, presque de 10%. C’est certes les chiffres cités il y a quelques années déjà, mais les attentats de mars 2016 sont passés par là.
Comment expliquez-vous la progression de l’an dernier?
Ce qui joue certainement, c’est que l’entrée est gratuite le premier dimanche du mois et on couple cela avec des animations. En général, ces dimanches-là, on est à 1 500 visiteurs, mais certains dimanches, on est même à 3 000 visiteurs. C’est presque trop. Mais il y a là beaucoup de familles nombreuses et elles repartent avec des étoiles dans les yeux.
Au départ, le chiffre de 200 000 visiteurs par an avait été cité comme cible…
C’est un chiffre qui avait été lancé. Mais on n’a pas d’objectif précis. Il faut voir le musée comme un cadeau. C’est le rêve de Fanny Rodwell (NDLR: la veuve de Hergé), celui de présenter l’œuvre de Hergé dans sa globalité et lui rendre hommage ainsi qu’à tout ce qui trouvait dans les tiroirs, la documentation, les études, les croquis et tout ce qui servait au travail de Hergé. L’objectif est de partager son œuvre au plus grand nombre.
Mais le musée n’est-il pas vu comme élitiste?
C’est un a priori. On est très ouvert. Il y a beaucoup d’écoles qui viennent et on revoit souvent les enfants revenir avec leurs parents. On reçoit beaucoup de familles.
D’où viennent les visiteurs?
À la grosse louche, il y a 50% de Belges et 50% d’étrangers dont la moitié vient de France. Le reste vient du monde entier et on a beaucoup d’espoir avec le public chinois.
C’est-à-dire?
On a un partenariat avec Wallonie Belgique Tourisme qui développe notamment le tourisme chinois qui est d’ailleurs en progression. On s’est intégré dans leur label, Welcome China: nous avons des dépliants en chinois, des audioguides aussi. Notre équipe a été formée pour accueillir les Chinois. En tout cas, le Musée Hergé peut être une image d’appel au même titre que la Bataille de Waterloo.