Kayoux ne s’abstiendra pas toujours
La liste citoyenne explique son dernier conseil communal. Elle lui faut un peu de temps pour se mettre en place.
Publié le 09-01-2019 à 06h00
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Les deux élues Kayoux qui s’abstiennent sur tous les points au conseil communal d’Ottignies-Louvain-la-Neuve… Voilà qui méritait des explications.
La liste citoyenne est consciente de l’incompréhension que cela a pu susciter. Mais son projet, avec pour cœur la participation citoyenne et la transparence, indispensable pour prendre des décisions de manière informée, demande un peu de temps pour se mettre en place, soulignent Raphaële Buxant, une des élues, et Youri Ackx, membre de Kayoux.
Les élues Kayoux sont les porte-parole d’une assemblée citoyenne, qui, elle, détient le pouvoir de décision. Celle-ci n’ayant pu être réunie, elles n’avaient donc pas de décisions à porter au dernier conseil. C’est pourquoi, elles ne sont intervenues que pour demander plus de transparence et de participation citoyenne.
Et ce sera encore le cas les deux ou trois prochains conseils, indique Raphaële Buxant.
«Mais l'objectif est de sortir au maximum de l'abstention», assure-t-elle. Pour cela, Kayoux réfléchit à comment s'organiser. Sa prochaine assemblée citoyenne, dont la date n'est pas encore fixée, sera consacrée à établir un cadre décisionnel. Car les contraintes, notamment en termes de temps et de budget, sont réelles.
Il faut savoir que le collège communal fixe l’ordre du jour du conseil 12 jours avant sa tenue et que le projet de procès-verbal est accessible 7 jours avant. Cela laisse peu de temps pour se pencher dessus.
Dans un premier temps, l'idée est que l'assemblée se positionne sur quelques points du conseil. «Le but étant au final de se positionner sur le plus de points possibles.»
En amont des décisions
Intervenir au conseil communal, c'est bien mais «même s'il y a de la place pour intervenir, il est souvent une chambre d'entérinement de décisions déjà préparées par le collège».
Comment faire participer les citoyens en amont pour avoir des décisions co-construites et dès lors «plus légitimes»? Kayoux entend porter au conseil, en ajoutant des points à l'ordre du jour, des projets venus des citoyens et discutés lors de l'assemblée citoyenne.
Mais si la participation citoyenne pouvait devenir la base du processus de décision, Kayoux en serait ravi. «Car nous n'avons pas le monopole de la participation. Mais cela demande un changement de paradigme», précise Youri Ackx.
Mais «on sent de la méfiance. La participation est encore trop souvent perçue comme une menace. Or notre intention est de permettre aux citoyens de se réapproprier la politique. On ne veut pas abattre la démocratie représentative. Elle a tout son sens et la démocratie participative vient en complément», appuient les deux membres de Kayoux.
Et Youri Ackx de conclure: «Notre projet est radical et en rupture par rapport au cadre politique qu'on connaît. On doit donc aller pas à pas.»