«Oui, un bourgmestre Écolo est capable de gérer une Ville»
C’est en filigrane le message que l’on peut tirer de «Dix-huit années de mayorat», le dernier ouvrage de Jean-Luc Roland.
- Publié le 05-11-2018 à 06h00
Peu avant les élections communales du 14 octobre dernier, Jean-Luc Roland (Écolo), bourgmestre d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, a publié aux Éditions Academia Dix-huit années de mayorat, un ouvrage en guise de révérence politique.
Jean-Luc Roland avait en effet décidé de ne pas se représenter aux élections et de ne pas tenter d’obtenir un quatrième mandat consécutif. Fin novembre, il participera donc à son dernier conseil communal.
Dans son livre, il dresse le bilan de son action et celle de son collège. De manière chronologique tout d’abord puis en retenant six thèmes qu’il développe (mobilité, logement, sécurité, administration, stratégie pour le développement de la ville et stratégie pour le développement durable).
Objectif: montrer qu’une vue globale et prospective ainsi qu’un projet de ville était à l’œuvre.
Évidemment, il a fait des choix, mais les grands projets et les gros dossiers sont là: le RER (et son parking de délestage), L’esplanade (et son projet d’extension et la consultation populaire qu’il a engendrée), les problèmes avec la direction du CPAS, les tensions avec les étudiants, les relations parfois tumultueuses avec l’opposition, la question des sociétés de logement public, le collège ne voulant n’en garder qu’une, projet qui n’a finalement pas abouti, les relations avec l’UCL, la rénovation des voiries du centre d’Ottignies, la révision du schéma de structure, le masterplan de la gare d’Ottignies, la saga du centre sportif de haut niveau, le futur community land trust… Et on en passe.
Expliquer, toujours expliquer
On le sait, Jean-Luc Roland aime expliquer, justifier et défendre les projets menés par le collège. Et c’est ce qui rend cet ouvrage intéressant: il contextualise et rend compte des évolutions des dossiers, il éclaire, met en perspective et livre son point de vue.
Dans son introduction, il évoque aussi cette question: «Sont-ils (NDLR: les écologistes) tout simplement capables de gérer une institution publique?» En 2000, il fut l'un des premiers bourgmestres Écolo de Wallonie, s'amusant à rappeler qu'à Honnelles et Chimay un bourgmestre vert fut aussi élu cette année-là. Mais, continue-t-il, «cette question, à vrai dire, je ne l'entends plus.» Les écologistes ayant depuis lors fait leur preuve, dit-il en résumé.
La ville en tête pour la qualité du bien-être
On sent toutefois dans l'ouvrage qu'il ressent encore le besoin d'appuyer le propos, faisant référence au nombreux prix, titres, récompenses et mises en exergue dont Ottignies-Louvain-la-Neuve fut l'objet en dix-huit ans avec en point d'orgue l'étude de l'Institut wallon d'Évaluation, de Prospective et de Statistique (IWEPS) qui plaçait, en 2014, la ville en tête de toutes les communes wallonnes pour la qualité du bien-être. «Immense satisfaction», écrit-il.
Et s'il était parti au combat électoral pour le plaisir de mener campagne sans être sûr que le mandat de bourgmestre allait le passionner, on mesure combien cette fonction l'a finalement passionné. Et en filigrane, on peut ressentir son attachement à sa ville, qui est «un formidable lieu de vie, de rencontres et de solidarités. C'est l'antithèse de la cité-dortoir.»