Voler en montgolfière, pour le plaisir
L’ASBL Les Ballons de Céroux veut fêter les 50 ans du premier vol de montgolfière moderne en Belgique. L’association a été fondée par les pilotes de ce vol inaugural.
Publié le 12-05-2018 à 06h00
Il y a près de 50 ans, pour la première fois en Belgique, une montgolfière moderne – un ballon en fibres synthétiques propulsé par un brûleur au gaz propane – décollait de Temploux (Namur) pour rejoindre Lonzée (Gembloux). C’était le 13 septembre 1969 et François Schaut, 82 ans aujourd’hui, était dans la nacelle.
Cette année, les membres de l'ASBL Les Ballons de Céroux, dont François Schaut fait partie, souhaitent revivre ce premier vol. «Toujours au départ de Temploux et à la même date, précise Pierre Portzenheim, président de l'association. C'est une date symbolique dans l'histoire aéronautique belge. Et ce sont ces premiers pilotes et instructeurs qui ont créé notre association le 12 avril 1978.»
Aujourd'hui, la fédération belge d'aérostation, qui n'est pas scindée linguistiquement, compte environ 260 pilotes, dont une cinquantaine pour la partie francophone. «En Flandre, il y a davantage de vols commerciaux, avec des ballons qui font entre 4 500 et 6 000 mètres cubes et qui peuvent transporter de 7 à 19 passagers. Ce sont souvent des sociétés, et elles gagnent leur vie avec les montgolfières. Les francophones volent plus pour le plaisir, avec des ballons de 4 500 mètres cubes et moins. On vole pour la passion.»
La discipline est malmenée
Lorsque les conditions météorologiques sont bonnes (voir ci-contre), l'ASBL fait décoller ses montgolfières au départ de la place de Céroux. Elle compte deux pilotes instructeurs: Patrick Libert, des Ballons Libert (Court-Saint-Étienne) et Jean-Claude Bouvy. L'objectif de l'association: ne pas voir leur discipline disparaître. «Voler devient pourtant de plus en plus difficile, constate Pierre Portzenheim. Il y a de moins en moins d'espaces pour décoller et atterrir en Belgique. Les règles sont de plus en plus complexes et il faut acheter du matériel agréé qui coûte extrêmement cher. On se bat pour montrer qu'on existe. Parce que si on ne fait rien, il n'y aura plus de ballons d'ici 20 ans.»
Pour les amateurs, les principaux meetings en Belgique se déroulent à Le Rœulx (Hainaut), à Hotton et Han-sur-Lesse (province de Luxembourg) et Hélécine.
La météo gagne toujours
S'il y a bien un élément avec lequel les pilotes doivent composer, c'est la météo. Il ne doit déjà pas pleuvoir ou neiger et le ciel doit être assez dégagé. En cas de risque d'orage, le décollage est évidemment interdit. Enfin, le vent ne doit pas dépasser la vitesse de 10 nœuds, soit environ 18,5 km/h. « Même si vous avez préparé le vol depuis des mois, il peut être annulé le matin même si les conditions ne sont pas optimales », ajoute Pierre Portzenheim, président des Ballons de Céroux.