Orp-Jauche : "Cette fois-ci, c’est fini. C’est clair ?"
Une jeune femme travaille dans un restaurant chinois. Elle a tapé dans l’œil d’un client, un jeune homme qui "en est bleu".
- Publié le 24-08-2023 à 06h51
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Elle reste froide face à ses ardeurs et sourde à ses appels. De guerre lasse, le 29 novembre 2021, elle lui envoie un message qu’elle espère décisif: "Cette fois-ci, c’est fini. C’est clair ?" Un message manifestement ignoré. Du coup, la jeune femme dépose plainte. Et elle appelle la police le 26 juin 2022 car, de l’intérieur du restaurant, elle a aperçu son amoureux transi qui fait le pied de grue sur le trottoir en attendant sa sortie, journée finie.
Les policiers arrivent. "Je veux lui parler", leur déclare-t-il. Ils l’invitent à partir et s’en vont, mais reviennent rapidement. Charles (prénom d’emprunt), 26 ans, domicilié à Herve, est toujours là. Ils le somment de quitter les lieux. "Je veux avoir une explication", leur répond-il. Les policiers n’ont d’autre choix que de le menotter, l’emmener au commissariat et appeler la substitute de garde.
"D’habitude, ça marche, expliquera celle-ci lors de l’audience correctionnelle de Nivelles le 30 juin dernier. Ici, il a bien fallu le mettre à la disposition d’une juge d’instruction qui n’eut d’autre choix que de l’écrouer en préventive durant trois semaines." Elle accepta de lui rendre la liberté à la condition expresse qu’il n’y ait plus le moindre contact direct ou indirect avec la jeune femme.
Peine perdue. Le 30 août, il créa un pseudo sur les réseaux sociaux et il fit de nouveau le pied de grue devant le resto le 25 septembre 2022.
La juge d’instruction ordonna une expertise psychiatrique. "Il est dans une obsession maladive pour une relation amoureuse, mais il n’existe pas de risque social particulier", fut la conclusion du praticien.
En novembre, la maison de justice informa la magistrate qu’il lui semblait que l’intéressé allait faire des démarches pour entamer un suivi thérapeutique. "Un suivi light", considéra le ministère public qui requit une peine de probation autonome de deux ans avec, comme condition sine qua non, l’absence de tout contact.
L’avocate du prévenu plaida la suspension simple du prononcé pour son client qui donne entière satisfaction à son employeur, le SPF Finances. Le tribunal s’est rallié à cette dernière suggestion.