Orp-Jauche : "Catégoriser les plantes ? L’État le fait"
Nicolas Bariaux a présenté son métier d’herboriste lors de la Fête des simples, proposée à Jandrain le jeudi de l’Ascension.
Publié le 22-05-2023 à 16h09 - Mis à jour le 22-05-2023 à 16h10
:focal(545x252.5:555x242.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/OVPKXJVQBFBIJN4O4WWWDQLUHA.jpg)
Le village de Jandrain accueillait ce jeudi 18 mai 2023 la première édition de la "Fête des simples et compagnie", organisée par des citoyens actifs au sein de l’ASBL Frondaisons. Ce fut l’occasion de rencontres et d’un partage des connaissances autour des plantes et du monde végétal. Pour rappel, on entend généralement par "simples" les plantes utilisées depuis toujours pour leurs vertus médicinales.
Pour une première, les Jandrinois ont eu droit à un rendez-vous magnifique, avec des rues remplies de stands et de visiteurs. Parmi les exposants, nous avons rencontré Nicolas Barniaux, de l’herboristerie Le NatuWaliste (Walhain), qui est aussi enseignant à l’école Jean Bosco de Chastre.
Nicolas Barniaux, quelles plantes proposez-vous à la vente ?
La liste est longue… Une plante qu’on connaît bien car elle est très présente dans nos sous-bois, c’est le lierre terrestre. Il ne peut plus entrer dans la chaîne alimentaire, mais est bien présent dans la longue tradition de l’herboristerie. Une plante qui n’est pas du tout de chez nous, c’est la sauge blanche, qu’on retrouve dans des rituels de type purification de maison, fumigation… Il y a aussi des plantes destinées aux tisanes, comme les menthes, ou à la cuisine, comme le thym.
Peut-on classer les plantes par catégories ? Plantes comestibles, plantes médicinales, etc. ?
Ce n’est pas l’herboriste qui les classe mais bien l’État, qui déclare qu’on peut, ou pas, utiliser telle ou telle plante dans la chaîne alimentaire. Le lierre terrestre était utilisé de tout temps, sans réelle toxicité. Depuis quelques années, on ne peut plus, donc nous devons le préciser lors de la vente. Après, chacun fait ce qu’il veut chez lui…
Comment se déroule une année type pour un herboriste ?
Il y a un moment creux – décembre, janvier, février – où l’on est plutôt à l’intérieur à transformer les plantes séchées. Sinon, on peut récolter les premiers bourgeons. En ce moment, on a déjà les premières fleurs. Les grands moments de récolte, c’est le solstice d’été et l’équinoxe d’automne. Au final, on a neuf mois d’activité par an, c’est assez intense.
L’intérêt pour les simples semble aller croissant depuis l’apparition du Covid ?
Pour plusieurs plantes, oui. L’artemisia annua (armoise annuelle) a été liée à l’automédication pendant le Covid. Je ne sais pas si elle a eu une réelle efficacité. C’est aussi une plante qu’on ne peut plus insérer dans la chaîne alimentaire, elle est donc vendue en tant que plante vivante. Je pense qu’une partie de la population est plus méfiante concernant la médecine traditionnelle, ce qui n’est pas justifié à mon sens, et se tourne donc vers des automédications et des soins qui peuvent apparaître comme plus naturels. Pour moi, le médecin reste notre meilleur partenaire malgré tout.
La Fête des simples, c’est une belle occasion de faire découvrir votre activité ?
C’est magnifique. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour passer de stand en stand, mais j’ai vu des gens qui font des travaux extraordinaires, avec beaucoup de passion. Plus d’une centaine de stands, c’est énorme et la qualité était au rendez-vous partout.