Plaine de Boneffe: un quatrième recours contre les éoliennes
Le plus grand parc éolien terrestre de Belgique devrait être construit dans la plaine de Boneffe. Mais les opposants veillent.
Publié le 23-05-2017 à 08h32
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Le collectif «Plaine de Vie» et l’association Natagora ont déposé un quatrième recours au Conseil d’État ce 17 mai. Depuis bientôt dix ans, le dossier éolien de la plaine de Boneffe, c’est une longue série d’allers-retours entre la Région wallonne et le Conseil d’État. Il y a dix ans, la plaine de Boneffe faisait figure de «terre inconnue» en Belgique: 11 000 hectares de terres destinées à l’agriculture intensive, aux confins des provinces de Namur, du Brabant wallon et de Liège. Depuis lors, la plaine de Boneffe est devenue au centre des préoccupations des riverains habitant les sept villages aux alentours, mais aussi au centre des préoccupations de la Région et des sociétés d’investissement actives dans l’éolien.
En 2008, la filiale belge de la société hollandaise Eneco débarquait en «terre inconnue» et jetait son dévolu sur la plaine de Wallonie et rêvait d’y installer un parc éolien. À l’époque, on parlait de 17 éoliennes: le plus grand parc éolien terrestre de Belgique. C’était sans compter sur la résistance du collectif de riverains «Plaine de vie» et de l’association de défense de la biodiversité environnementale Natagora. Le projet connaîtra plusieurs rebondissements et de nombreux recours. Des tensions aussi récemment avec des travaux jugés illégaux par les riverains.
Alors que le troisième recours est pendant, coup de théâtre le 21 mars dernier. Le ministre Di Antonio, pressentant la décision négative du Conseil d’État, retire le permis qu’il a octroyé deux ans plus tôt. En cause, notamment, certains éléments de ce permis étaient justifiés par des références à des normes non valides que le Conseil d’État aurait de toute façon balayées. Dans le même temps, le ministre accorde à ENECO un nouveau permis pour la construction de neuf éoliennes, et ce faisant, peaufine ses justifications de manière à ne pas être à nouveau «recalé» au Conseil d’État.
Le collectif «Plaine de Vie» a son avis: «Il n'est pas dupe: les opposants ne lâcheront pas le morceau…» Ce qui se vérifie rapidement puisque ce 17 mai, «Plaine de vie» et Natagora ont introduit un quatrième recours en annulation du permis, recours assorti d'une demande de suspension des travaux. En effet, Eneco a repris les travaux dans la plaine et ce, en violation des conditions du permis octroyé par le ministre qui interdit tous travaux sur la plaine du 15 mars au 31 juillet, ceci pour atténuer les effets attendus sur les oiseaux fréquentant la plaine en nombre à cette époque de l'année, non seulement en halte migratoire lors de leurs déplacements vers le Sud mais également pour certaines espèces, en période de reproduction et de nidification aux abords des plateformes éoliennes.