Nivelles : la surpopulation pénitentiaire à la hausse
Le seuil maximal de 248 détenus est dépassé à la prison. Pierre Huart suit la situation de près, et a pris des contacts avec le procureur du roi.
Publié le 16-03-2023 à 20h16 - Mis à jour le 16-03-2023 à 20h17
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En novembre 2021, le bourgmestre, Pierre Huart, avait pris une mesure radicale pour tenter de contenir la surpopulation carcérale à la prison de Nivelles. Apprenant qu’on était arrivé à 254 prisonniers dans cet établissement conçu initialement pour en abriter 192 avec un plafond maximal de 248, le maïeur aclot s’était fendu d’un arrêté exigeant, dans un délai d’un mois, le retour à ce plafond pour éviter les incidents dans la prison.
Parce qu’à l’époque, on se retrouvait avec des prisonniers obligés de loger à trois dans des cellules de deux, le troisième n’ayant d’autre choix que de dormir par terre. Des conditions contraires aux exigences du droit à la dignité humaine, indiquait l’arrêté du bourgmestre. La mesure avait porté ses fruits puisque le nombre de prisonniers est redevenu plus acceptable dans les délais fixés, et est par la suite resté dans les clous durant plusieurs mois.
Mais ce n’est plus le cas actuellement. Le maïeur de Nivelles, qui reçoit tous les jours les chiffres de la population carcérale depuis cet été, n’a pu que constater que le seuil des 248 détenus est à nouveau dépassé ces derniers jours. Et les représentants du personnel n’ont pas manqué d’attirer son attention sur les problèmes qu’engendre à nouveau la surpopulation au sein de la prison de Nivelles.
Sans confirmer certains chiffres qui circulaient ce jeudi – il est question de 268 détenus ! -, Pierre Huart a indiqué qu’il a pris contact cette semaine avec le procureur du roi du Brabant wallon pour attirer son attention sur la situation, et rappeler les termes de son arrêté de fin 2021.
D’après les informations reçues, le "pic" actuel serait dû à des décisions bruxelloises qui envoient vers la prison aclote, faute de places dans la capitale, des personnes qui doivent être détenues préventivement. Le procureur du roi, Marc Rézette, va dès lors sensibiliser les autorités judiciaires bruxelloises, en espérant que cela permettra de régler le problème.
"Je vais voir ce que donnera la tendance les prochains jours, précise Pierre Huart. Et si je vois que ça continue, je prendrai une décision. Mais je le ferai de toute façon en concertation avec le procureur du roi qui gère la situation et avec notre zone de police. Ce serait trop facile de dire qu’il faut diminuer le nombre de détenus à Nivelles sans prendre en compte tous les paramètres du problème."