Police Nivelles-Genappe : aucun enthousiasme pour des fusions
Si la ministre de l’Intérieur a évoqué de futures fusions entre zones de police, la volonté n’y est pas du côté de Nivelles et Genappe.
Publié le 12-03-2023 à 21h32 - Mis à jour le 12-03-2023 à 21h44
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Au conseil de police de mardi dernier, Bernard Lauwenthal (Écolo) a indiqué avoir entendu la ministre de l’Intérieur souhaiter des fusions entre zones de police, pour arriver à une quarantaine en 2030 pour tout le pays, l’idée étant de passer à des zones comprenant environ 500 policiers. Le Genappien voulait dès lors connaître le sentiment des membres du collège de police sur le sujet, et savoir si on se dirige effectivement vers cela.
Le bourgmestre de Nivelles, Pierre Huart, a précisé que la question n’avait pas été abordée au conseil des bourgmestres, un organe consultatif où il siège avec le bourgmestre de Tubize, Michel Januth, et qui est pourtant instauré au niveau fédéral pour évoquer diverses questions de sécurité avec des bourgmestres de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre.
Le maïeur aclot a rappelé que depuis la création de la zone de police Nivelles-Genappe, d’importants efforts sont consentis, tant financiers qu’humains, pour développer la proximité. Une fusion comme l’envisage la ministre de l’intérieur – on parlerait de deux zones pour couvrir tout le Brabant wallon ! – va assurément dans le sens contraire.
Et Pierre Huart d’évoquer les distances que devraient parcourir les policiers si, par exemple, une équipe est susceptible d’intervenir aussi bien à Genappe qu’à Rebecq. "Je ne vois pas l’intérêt, et je doute des économies qui pourraient être réalisées, a résumé le bourgmestre de Nivelles. Par contre, je suis sûr que les policiers seraient moins proches des citoyens. Je n’y suis vraiment pas favorable !"
Opinion partagée par son homologue de Genappe. Pour Gérard Couronné, ce serait la fin de la proximité qui est pourtant gage d’efficacité dans la zone actuelle.
Le commissaire divisionnaire Pascal Neyman, lui, a expliqué que les chefs de zone de police du Brabant wallon se voyaient régulièrement. Ils n’ont pas vocation à défendre un point de vue politique, mais pèsent le pour et le contre… "Les autorités fédérales ont une vue managériale, a-t-il indiqué. Nous, on a tous en tête la proximité, la connaissance de “notre” population, qu’il ne faut pas perdre. Il y a un danger à l’anonymisation de l’intervention policière. Nous développons déjà des collaborations entre zones voisines, pour certaines opérations où être plus nombreux nous rend parfois plus efficaces. Ça, on est pour à 150%. Mais cela nous suffit, on n’est pas demandeur d’aller au-delà."