Accueil des réfugiés ukrainiens/ À Nivelles, l’ASBL Les Hirondelles les aide à rester actifs et positifs
Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine. Un an après, durant toute cette semaine, nous allons à la rencontre des Ukrainiens qui ont trouvé refuge en Brabant wallon mais aussi de leurs hébergeurs et de responsables de CPAS qui ont été en première ligne pour leur accueil. Ce mercredi, nous faisons le point avec l’association nivelloise Les Hirondelles – qui organise des activités en collaboration avec le CPAS – et avec les présidentes des CPAS de Nivelles et de Jodoigne.
Publié le 21-02-2023 à 17h39 - Mis à jour le 21-02-2023 à 17h41
L’ASBL Les Hirondelles existe depuis 2015 à Nivelles, et proposait avant la pandémie une série d’activités en lien avec la culture slave. Des ateliers artistiques, des concerts réunissaient les personnes originaires de divers anciens pays de l’Est, établis à Nivelles. L’idée était de leur permettre de partager leur culture avec les Nivellois. Cela fonctionnait plutôt bien mais le Covid a inévitablement freiné les activités. La présidente et fondatrice, Olesya Dyakun, a également déménagé dans la région de Charleroi. En janvier 2021 s’est dès lors posée la question d’une relance des activités des Hirondelles.
Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine et que les premiers réfugiés de guerre sont arrivés dans la cité des Aclots, Olesya Dyakun s’est proposée bénévolement pour leur servir d’interprète. Née au Kazakstan qui faisait encore à l’époque partie de l’Union soviétique, elle est arrivée en Belgique à l’âge de 14 ans. Mariée à un Ukrainien, ayant des ancêtres ukrainiens et russes, elle manie les deux langues.
Et face au désarroi des familles arrivant en état de choc, complètement désemparée, elle a réuni ses bénévoles pour organiser des séances d’information, des rencontres entre tous ceux qui venaient d’arriver, et des activités. Y compris avec des Russes habitant à Nivelles.
"J’avais un peu peur au début, confesse-t-elle. Lors des animations, je commençais en ukrainien et à un moment, je demandais si je pouvais continuer en russe, parce que c’était plus facile pour moi. Il y a peut-être eu quelques commentaires, mais tout le monde a été très vite d’accord. Les gens avaient surtout besoin d’aide, de parler et d’être écoutés. Pour les Russes qui travaillent avec nous, ça n’était pas un problème non plus. Ils vivent à l’extérieur, viennent d’un pays où toute opposition est muselée, et font ce qu’ils peuvent ici pour aider. Avant d’être russe, ukrainien ou belge, nous sommes tous des êtres humains."
Parmi les bénévoles, plusieurs Russes d’origine
La Ville a rapidement soutenu l’initiative, et le CPAS a mis un local à disposition pour ces ateliers qui continuent aujourd’hui. On y conjugue des activités artistiques diverses et des initiations au français dans une approche assez ludique. Une vingtaine de personnes sont bénévoles dont une bonne partie de Russes d’origine, mais aussi des Belges ou encore des… Égyptiennes.
Un des objectifs est d’inciter les participants à collaborer avec les autres associations actives à Nivelles. Le groupe a ainsi participé aux Mondes de Nivelles, a organisé un nettoyage de quartier dans le cadre de l’opération Be WaPP, ceux qui commencent à maîtriser la langue se proposent comme bénévoles à la maison de repos ou dans les écoles de devoirs.
"Quelques-uns sont déjà rentrés au pays, d’autres ne savent pas trop quoi faire, précise Olesya Dyakun. Lorsqu’elles sont arrivées, certaines familles étaient stressées, ne voulaient pas sortir. Il a fallu les convaincre de faire des choses, de ne pas rester là, enfermées à déprimer. Je voulais que malgré la situation, ils aient quelques souvenirs positifs, surtout ceux qui sont arrivés avec des enfants. Et les aider à mieux vivre à Nivelles. Je les persuade aussi d’être actifs et positifs car quand la guerre sera terminée, le pays et les victimes auront besoin d’eux."