Nivelles : ventes de cocaïne pilotées depuis la Guinée, suite
La justice poursuivait lundi dernier l’examen d’un gros dossier de ventes de cocaïne, pilotées depuis la Guinée. Le ministère public est un peu agacé…
Publié le 30-01-2023 à 06h39
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Nous avons évoqué ici les ventes de cocaïne organisées sur le modèle "centrale" en 2019 et en 2020 à Bruxelles et dans les deux Brabant. Les enquêteurs avaient découvert une organisation extrêmement structurée, dont le dirigeant présumé se trouvait le plus souvent en Guinée et faisait des allers-retours en Europe pour ses "affaires". Communiquant via l’application Telegram, il se tenait au courant des quantités vendues, des heures de travail des livreurs…
Le territoire couvert était découpé en trois secteurs où travaillaient plusieurs livreurs. Ceux-ci s’approvisionnaient plusieurs fois par jour auprès de "nourrices" qui leur distribuaient la cocaïne par 50 pacsons afin d’éviter qu’ils se fassent arrêter avec des quantités trop importantes.
Les livreurs circulaient dans des Toyota acquises au nom d’une société bruxelloise et recevaient, toujours via des applications, les adresses où se rendre et les quantités à vendre. Des "dispatchers" dont certains basés en Guinée, leur transmettaient ces données. L’argent, lui, remontait via les nourrices vers une "banquière", en contact direct avec le dirigeant.
D’après les enquêteurs, en dix mois, ce trafic a généré au moins 3 millions d’euros. Les livreurs étaient payés 3 000 € par mois, d’après les confessions d’un prévenu, et les nourrices recevaient 1 000 € de plus.
« Il faut arrêter de rigoler ! »
Après les réquisitions – plus de 30 ans requis à l’encontre des dix prévenus -, la parole était à la défense. Ce sont surtout des peines de travail qui ont été plaidées, les prévenus regrettant s’être laissés piéger par appât du gain.
"C’est un dossier très triste, mon client a fait des choix qui ont des conséquences aujourd’hui pour sa capacité à s’en sortir…", a plaidé l’avocate d’un Bruxellois contre qui quatre ans de prison ont été requis.
Réplique de la substitute: "Aujourd’hui, ça me fait mal aux oreilles d’entendre que le prévenu prend ses responsabilités, en disant qu’il transportait des sacs sans savoir ce qu’il y avait dedans. Le dossier est clair et la personne qui a mis en place son business depuis la Guinée était prudente et intelligente: elle ne faisait appel qu’à des gens de confiance. Il faut arrêter de rigoler !"
Jugement le 6 mars.